La langue française est, pour moi, la plus belle de toutes. Je l’ai assez dit ici et ailleurs, alors sur le plan linguistique je suis rentrée de ce court séjour assez déprimée.
Me promenant avec numéro 3 qui avait décidé, malheureusement, que le ski n’était pas sa tasse de thé, nous avons croisé un petit groupe de mini montagnards et leur monitrice. Le dernier du groupe, qui n’avait pas encore trois ans, a déclaré d’une voix forte à la grammaire irréprochable : « C’est chiant la garderie, on ne veut jamais nous attendre… »
« Il ne faut pas parler comme ça ! » s’est exclamé numéro 3. En effet, il ne faudrait pas. Idéalement.
Le lendemain, toujours numéro 3, seule petite fille de la station à décider qu’une matinée en compagnie de sa grand-mère était préférable à la grande glisse, s’amuse à lancer quelques boules-de-neige, pour recevoir en retour, des morceaux de glace. « Ce n’est pas du jeu ! » s’exclame-t-elle, choquée. « Dégage connasse, » répond le plus jeune des combattants, qui devait avoir sept ans, et je suis généreuse. « Tu peux être poli ! » s’offusque numéro 3. « Salope ! » rajoute un deuxième larron à peine plus grand.
Moralité : numéro 3 a repris ses skis pour voir si la syntaxe des cimes était plus châtiée que celle en bas des pistes.
Et Flaubert baisse sa lourde tête, étreint par le désespoir. Deux grosses larmes s’acheminent péniblement sur ses joues mal rasées et il murmure : « Je suis déjà mort prématurément. Je doute en entendant de pareilles horreurs que ma santé s’améliore. »
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