MARY DOLLINGER

Librairie Privat-Julliard PARIS

Cette fois-ci c'est un  appel "au secours", non pas Mrs Dalloway, mais tout simplement moi. Si jamais il y a quelqu'un qui lit ce message et qui habite Paris, venez me voir ce jeudi 8 mars, 299, Boulevard Saint Germain chez Privat-Julliard à partir de 17h.
J'ai le trac. J'angoisse. Je n'aurais jamais dû quitter les moutons, les chèvres, les canards, les oies, les poules et les pigeons de la Drôme.

Salon des Vins de Tain l'Hermitage.

Et le Salon des Vins dans tout cela ? Entre les livres perdus puis retrouvés et les petits enfants déchaînés, il est vraiment passé en deuxième plan, alors que c'était une expérience fascinante.
Bien entendu, je n'ai pas coupé le ruban, Monsieur le Préfet oblige, mais j'ai eu droit à un morceau du ruban bleu, blanc, rouge en souvenir, que j'ai, d'ailleurs, immédiatement perdu, et qui fait peut-être, en ce moment, le bonheur d'un collectionneur républicain.
La veille j'avais un peu paniqué, comme toujours, et avais fait imprimer mon speech en caractères énormes, à l'instar des hommes politiques, en me disant que je n'arriverais jamais. Bien entendu, je suis partie les mains vides et tout s'est  bien passé. Il faut dire que la concurrence était exclusivement politique, et il n'y a rien qui ressemble autant à un discours politique qu'un autre discours politique, me laissant le champ libre pour faire un peu n'importe quoi de mon côté. Quant à l'intronisation
au sein de la Confrèrie du CROZE HERMITAGE, je  redoutais ce grand verre de vin à jeun, mais il était tellement bon que j'ai failli le boire cul-sec, mais une certaine prudence innée m'a freinée à la dernière minute et je l'ai bu en deux fois.
Après j'aurais pu faire mon discours à l'endroit, à l'envers et contre tout, tellement je me sentais légère.
Ensuite on m'a installée au stand du Credit Agricole, débarassé de banquiers, avec mes livres et un  verre de CORNAS fourni par mon voisin de stand, qui d'ailleurs a veillé à ce que je n'aie pas soif pendant les deux jours. Finalement j'avais beaucoup prêché la création dans le vin, mais je ne suis pas sûre que cela soit une bonne idée, car après deux jours de régime CORNAS j'étais plutôt hilare, et sans la moindre idée pour faire avancer mon prochain roman. ( Toujours bloqué à la page 55.)
Beaucoup de rencontres, pas forcément littéraires, mais toujours  intéressantes, amusantes, parfois touchantes.
La plus jolie signature : un gardien de la paix en grand uniforme, la mine plutôt sévère, qui voulait "AU SECOURS MRS DALLOWAY" pour sa femme, " l'amour de ma vie".
Et ses yeux bleus de fondre. Et moi avec.

"Au Secours Mrs Dalloway" retrouvé

C'est avec une certaine déception que j'ai appris que les livres n'avaient  pas été volés du tout,   
mais ont simplement pris le chemin des écoliers pour monter à Paris en quinze jours au lieu de deux. Je trouvais que pour mon standing d'écrivain débutant, un vol  était assez porteur, que finalement cela me posait vis à vis de la profession, alors qu'un banal retard fait plutôt désordre. À force de vouloir être différente me voici obligée de rentrer dans le rang, victime d'un service public défaillant et non pas d'un fait divers obscur. Pour la face occulte, il faudra chercher ailleurs. Je m'y emploie.             

50 exemplaires d' "Au secours Mrs Dalloway" volés ?

Les vacances à la montagne, avec petits fils, ont débuté sous un ciel d'azur avec juste assez de neige pour faire plaisir aux petits et grands. Le bonheur en somme. Oubliée la SIGNATURE PARISIENNE DU 8 MARS PROCHAIN , pleins phares sur mon discours de Tain l'Hermitage, écrit déjà, juste à apprendre et à reapprendre car les notes sont interdites. Pour plusieurs raisons, la plus importante étant la nécessité de port de lunettes, c'est à dire: soit on voit le texte, soit on voit les gens,( je préfère voir les gens), en plus un écrivain qui lit, je trouve cela pas rassurant du tout. Donc promenade dans des endroits idylliques, silence, personne, même les oiseaux aux abonnés absents. Mais juste un jour de  bonheur. Le dimanche. Le lundi, déjeuner sur les pistes avec petits enfants aux anges et un appel de Privat-Julliard pour me dire, plutôt sévèrement, que la moitié des 100 livres envoyés n'est pas arrivée. Pour le reste de la semaine, chasse aux livres, restés introuvables pour le plus grand stress de l'intéressée, sans parler de la contrariété de l'éditeur qui les avait postés, et qui se voit obligé de doubler sa commande. Vous qui commencez à me connaître, vous savez qu'il ne faut pas grand'chose en ce moment pour me faire plonger dans un abîme d'angoisse, et là j'ai chuté ... Finalement le premier envoi, 50 livres irrémédiablement perdus/volés, comme quoi un COLISSIMO n'est PAS si FIABLE que cela. L'Éditeur a déposé plainte. Mais j'aurais bien aimé voir la tête de celui ou celle,( plutôt celui car ce n'était pas léger,) qui les a subtilisés,  il devait imaginer trouver tout autre chose. Franchement  50 " AU SECOURS MRS DALLOWAY ", ce n'est pas forcément un cadeau et je compatis à sa déception. J'espère tout de même que l'heureux possesseur de ce paquet cadeau inattendu prendra la peine de lire un exemplaire. Pour les 49 autres il pourrait toujours : a) les garder pour des cadeaux de Noël / anniversaires / fêtes, b) s'installer comme bouquiniste, c) les proposer à AMAZON qui a du mal à faire suivre les commandes, d) les utiliser pour soulever les pieds du lit s'il a des problèmes circulatoires, e) les rendre gentillement à Jacques André Editeur, 5, rue Bugeaud, 69006 Lyon.

Vacances pour "Au Secours Mrs Dalloway"

Un mot juste pour dire que je pars, enfin, quelques jours, et rien, vraiment rien n'est prêt. l'Écrivain cède la place à la grand-mère et part avec mari et petits fils à la montagne
à la recherche de la neige qui doit fondre à toute vitesse au moment où j'écris ces lignes. La température est quasi estivale dans la Drôme profonde et nous avons déjà une canne qui couve avec quelques semaines d'avance.
Une adorable journaliste du DAUPHINE LIBERE est venue me voir cet après-midi. Elle m'a posé énormément de questions et, pour ne pas changer, j'ai dit un peu n'importe quoi, alors je crains le pire. De toutes façons l'article sort ce week-end et je serai loin.
Hier j'ai passé la matinée à CULTURA avec le responsable des rayons littératures. Je trouvais que le rayon
"anglais" était vraiment pauvre, il m'a demandé de lui faire une liste pour tout revoir. Je me suis fais plaisir et lui ai offert mes auteurs préférés, dont je vous parlerai à un autre moment car là le temps presse vraiment, mais je m'aperçois que j'ai oublié EDITH WARTON, cette americaine si fine, à la prose délicate et élégante. Oubli à réparer.
Hier j'étais contacté par un studio d'enregistrement qui cherche une anglaise, comme je suis une sorte d'erzatz de JANE BIRKIN, ( point de vue accent) il avait l'air ravi. Nous verrons cela en redescendant.
J'emporte mon ordinateur et espère rajouter quelques pages en altitude, car pour l'instant je suis plutôt un écrivain qui n'écrit pas.

Vernissage à Tain l'Hermitage

Hier c'était le vernissage à Tain l'Hermitage, sorte d'avant-première du Salon des Vins. Tous les ans il y a un concours pour trouver le tableau qui servira de support à l'affiche du Salon, d'autres artistes se joignant aux lauréats pour faire une jolie exposition. Beaucoup de monde, beaucoup de chaleur, je commence à me sentir vraiment très bien, un peu étonnée que les verres, alignés à pertes de vue, restent vide, mais contente de cet environnement  sécurisant et bruyant, de tous ces nouveaux contacts amicaux. Et puis on m'extrait, m'isole, m'explique qu'il va falloir me raconter, justifier ma présence littéraire, en somme qu'il faut que je paie comptant ma petite dose d'euphorie primaire. Me voici donc, la tête plus que vide, entre un président, un vice président et surveillée par de multiples maires face à une masse de gens, subitement inconnus. Et un trac tout à fait ridicule. Car finalement j'aime bien parler, un peu n'importe où et surtout en public, mais uniquement lorsque j'ai préparé quelque chose. Je passe des heures, vraiment des heures, à préparer même un petit speech que je fais toujours sans notes. On me félicite pour ma spontanéité, mais en réalité c'est juste un gros boulot fait en cachette. Mais là, c'est l'arroseur arrosé et je suis totalement en panne. Mais je ne me déplace jamais sans un back up de poids et mon mari me souffle deux idées, deux petites idées parfaites, je brode le reste et tout le monde a l'air content.
Maintenant je songe au 24 où il faudrait prendre la parole lors de l'inauguration. Au début on m'avait dit dix minutes, moi  j'avais sugéré cinq. Hier on me conseille trois et demi. Il y a encore deux semaines, et si mon temps de parole continue de diminuer en proportion je n'aurai plus beaucoup de soucis à me faire.

La Chute

La chute. Je l'ai enfin trouvée. Peut-être pas la meilleure, sûrement pas la plus vertigineuse, mais si je suis le petit Larousse "trait final qui termine un texte", on peut dire que c'est plus ou moins cela. C'est déjà une bonne nouvelle. La deuxième bonne nouvelle c'est que je vais pouvoir, enfin, faire passer ce texte en comité de lecture ( mon mari ) et passer à autre chose. Je ne suis pas très friande  de bonnes résolutions pour aborder une nouvelle année, mais cette fois je me suis dit que finir les choses qui traînent et qui encombrent, ne serait pas une mauvaise idée. Je considère que je suis en bonne voie. Le problème suivant, que faire des choses, plus ou moins abouties, lorsqu'elles reviennent du comité de lecture... un écueil chasse l'autre en somme. En tous cas, je ne me reveillerai plus la nuit en me demandant comment les personnages allaient faire pour se soustraire de la situation ridicule dans laquelle ils se sont trouvés, par ma faute, et cela, c'est déjà une grande satisfaction, sans parler de la perspective d'un sommeil de plomb. Mais cela je n'y crois pas trop car je vais tout de suite me plonger dans un autre scénario, avec d'autres personnages, pas forcément plus dociles, and I'll just start all over again.
Sinon la semaine a été plutôt calme. Un coup de fil d'un journaliste au sujet du SALON DES VINS DE TAIN L'HERMITAGEe. Il voulait un CV et lorsque je lui ai dit que le mien tenait largement sur un timbre poste, il avait l'air déçu. Nous nous sommes mis d'accord pour un dossier de presse où j'espère qu' il trouvera son bonheur. Je crois que je vais être obligée d'inventer quelque chose de vraiment saisissant, un patricide ou matricide ce qui ne blesserait personne car je suis orpheline et mes parents, qui m'ont toujours soutenue, comprendraient sûrement l'urgence. Je pourrais aussi m'inventer une carrière littéraire à l'étranger, mais il faudrait un coin totalement perdu, alors avec la mondialisation y a-t-il encore des coins perdus ? Être présidente de plusieurs associations serait pas mal non plus. Mais j'aurais dû y penser avant car on voudrait forcément vérifier ou se renseigner. Finalement il vaut mieux que cela reste en famille alors je vais opter pour la première solution, et chercher le moyen, le plus doux possible, pour occir mes parents, que j'ai vraiment adorés, et que je ne voudrais en aucun cas faire souffrir, même post-mortem.

En État de Choc,signature parisienne

Ce matin j'ai envoyé à la librairie Privat-Julliard, Boulevard Saint Germain, une photo format A 4 en prévision de la signature chez eux le 8 mars. Depuis je suis en état de choc. Format A 4, c'est grand. C'est très grand. C'est même franchement trop grand. Mon mari est allé chercher les photos samedi pendant que je planchais à Cultura et je n'avais pas vraiment pris le temps de les regarder de près. Depuis je suis obsédée par ma propre image taille géante, ce qui est sans doute parfait pour les bébés, et encore pas n'importe lesquels, mais moi, j'ai dépassé l'âge d'être agrandie, sauf dans l'intimité. Je me trouve sinistre et pas très nette. À la place du libraire j'envisagerais de tout annuler.
Le ciel est bleu et le soleil  brille, mais le moral est moyen.
Un petit  clin d'oeil agréable tout de même. Un appel de la bibliothécaire de Tain L'hermitage qui s'est aperçue que je suis référencée aux Bibliothèques pour Tous, et voudrait m'inviter pour une animation autour du roman. Elle préfère une date en dehors du Salon des Vins, soit au printemps, soit à la rentrée ce qui me va très bien, rencontres toujours intéressantes et variées, et surtout dépourvues du moindre  stress. J'ai  ressortis le justificatif que Bibliothèques pour Tous m'avaient envoyé et je vois que le roman est catalogué  : "Adultère, Création Littéraire, Famille recomposée." Je ne savais pas que j'avais traité des sujets aussi graves, j'ai peur de me prendre au sérieux.

Des hauts et des bas:Olivia de Lamberterie

Pour suivre le protocole habituel, nous allons commencer par "les bas" qui ne sont pas réellement très profonds et n'obligeront personne à prendre le deuil.
Le 22 Janvier un livre est parti pour " Elle" à l'attention Olivia de Lamberterie.
Un peu prétentieux peut-on dire, mais pas pire qu'une anglaise qui écrit en français, et en tous cas si on n'essaie pas  on arrive nulle part. Le 26 une lettre est arrivée, datée du 24 pour refuser, très poliment comme d'habitude, et malgré " les grandes qualités " de l'oeuvre qui vient d'échouer dans la poubelle la plus proche. Le résultat de ma démarche ne m'étonne nullement, mais là où je suis franchement épatée, c'est la rapidité, la  célérité, la vitesse lumière avec lesquels l'affaire a été conclue. Je songe à les contacter pour m'inscire pour un stage de lecture instantanée.
Maintenant passons aux " hauts" et la signature chez Cultura, qui comme chaque signature, m'a occasionné pas mal de soucis et stress. C'est ma quatrième aventure du genre et je suis totalement séduite par leur organisation et savoir-faire : annonce dans la presse avant, pub dans le magasin, emplacement idéal, ( pour quelqu'un qui a signé sur une estrade avec la Pléïade dans le dos je sais de quoi je parle,)et journaliste du Dauphiné Libéré qui passe pour prendre une photo avec article à paraître le dimanche. Donc après une première heure horrible, car arrivée trop tôt, où j'ai l'impression d'être écrasée par la pile de livres qui semble prendre racine devant moi, un après-midi passionnant, des rencontres intéressantes et variées et un retour à la maison laissant derrière moi une table plus vide que vide.
Affaire à suivre.

Sorry

Finalement, il ne s'agissait pas d'une vaccination mais d'une prise de sang pour vérifier que les animaux n'aient pas la brucellose. Alors le vétérinaire, sorte de Nosferatu sanitaire, a planté son aiguille dans la jugulaire de ces pauvres bêtes, et est parti, tout heureux, avec un paquet de sang.
La porte a résisté aux coups de cornes.
Ce matin les mares sont gelées et les canards et les oies, plutôt étonnés, font des glissades.
Je n'ai toujours pas trouvé la chute de mon histoire. Cela tourne maintenant à l'obsession.