Demain j’ai rendez-vous à Lyon avec Jacques André pour parler d’un manuscrit en devenir.
(Sorry Géraldine, j’ai complètement oublié lors de notre interview dimanche, mais un ami écrivain m’a dit, un jour, qu’il ne fallait jamais parler d’un manuscrit tant que le contrat n’était pas signé. Je sais que c’est ce que je suis en train de faire, mais ici, c’est presque « off »…)
Lorsque j’ai terminé mon premier manuscrit, j’étais pétrifiée et ne savais qu’en faire. Pour habituer ces feuillets au grand monde j’ai infligé une lecture à famille et amis, plus ou moins consentants. Après avoir fait souffrir mes proches jusqu’au « break point », et parfois au delà, j’ai commencé, enfin, à faire le tour des maisons d’édition. Pour les deux suivants, la confiance venant, à peine, j’ai tout expédié à l’éditeur d’emblée, épargnant ainsi, à ceux qui me sont chers, le difficile exercice du non-dit.
Mais ce manuscrit n’est pas pareil et la confiance s’en est allée. Plutôt que d’importuner de nouveau les miens, j’ai décidé de le soumettre à ma famille littéraire, c’est-à-dire : « Au Secours Mrs Dalloway » « Journal Désespéré d’un Écrivain Raté » « Et le bébé était cuit à point. » Eux me connaissent, savent à quel point le travail d’un écrivain peut être douloureux, et combien j’ai besoin de conseils et soutien. (Je fais semblant de demander des conseils, mais en réalité seul le soutien m’intéresse.)
J’ai commencé, comme il se doit, en soumettant le manuscrit à la doyenne. Mrs Dalloway était assise sur son lit dans la petite chambre monacale qu’elle ne quitte que rarement. Elle m’a remercié d’une inclinaison élégante de la tête et je suis repartie sur la pointe des pieds. C’est vrai que cette grande dame m’impressionne, et lorsque environ un quart d’heure plus tard, un cri déchirant a fracassé le silence j’avais le sentiment d’avoir commis un crime de lèse-majesté. Elle était arrivée simplement à la page dix, une réaction aussi violente après si peu de pages n’était pas prévue. Elle m’a tendu le manuscrit d’une main tremblante mais son regard était d’acier : « Rubbish ! » a-t-elle dit simplement. Je ne traduis pas, mais ce n’est pas un compliment.
Le « Journal Désespéré » a gardé le manuscrit une matinée et me l’a rendu en disant qu’il n’y avait pas que l’écrivain qui était raté.
Seul le petit bébé, ce nouveau-né, pas forcément tendre, est allé jusqu’au bout et a conclu d’un air désabusé : « Je ne t’aurais pas cru capable d’écrire une chose pareille ! » C’est une remarque qui peut prêter à confusion. Si on veut. Mais j’ai bien peur d’avoir très bien compris.
Vivement demain.
De toutes façons JE SUIS CERTAINE que ça va marcher !
En plus quand j'ai rencontré Jacques André à Lodève, il n'a pas tari d'éloges à ton égard.
Mais ça ne m'empêche pas de croiser les doigts ce qui pour taper sur le clavier est pour le moins inconfortable.
Heureusement que je peux lire les blogs puisque je suis privée de Mises à jour pour cause de blog "modernisé".
Je t'embrasse.
Rédigé par : Account Deleted | 29/01/2009 à 18:56
Demain tu sauras...
Et nous saurons?
Moi aussi je croise les doigts et je trouve qu'être en devenir est tout simplement merveilleux, bien que souvent angoissant.
Isn't it?
Rédigé par : Lili Gertrudis | 29/01/2009 à 19:01
Bonne m.... et ne crois pas ces trois ingrats, après tout tu en sais plus long qu'eux. Menace-les d'écrire Dalloway, le bébé raté, tu verras qu'ils se feront tout humbles....
Rédigé par : Edmée | 30/01/2009 à 00:11
Je pense à toi ! Tu sais tes trois enfants ne peuvent pas être pire que mon chat du jour qui fait toujours des siennes !
Bisous
Rédigé par : Account Deleted | 30/01/2009 à 09:10
je compatis ;-)
Rédigé par : ficelle | 31/01/2009 à 09:50
Chemin du bonheur,
lili,
Edmée
ficelle
Merci pour ces encouragements. Pour la suite, mais pas encore la fin, rendez-vous tout à l'heure...
Rédigé par : mary dollinger | 31/01/2009 à 10:51