Personne n’aime les refus, les auteurs encore moins que les autres. Mais il y a pire : une acceptation suivie d’un refus, (pour le même manuscrit.) Cette mésaventure a plongé votre écrivain raté préféré dans un désespoir désespéré .
«Tu as l’air bien triste,» dit l’adorable Mélodie, et je l’étais réellement. «Va chercher ton histoire. Tu me la liras.» Alors assise, le dos appuyé contre la bergerie, ou ce que la chèvre a bien voulu nous laisser, la tête de Mélodie sur mes genoux et ses grands yeux de chèvre fixés sur moi, je m’exécutais. Elle est restée immobile pendant ma lecture. À la fin, elle a redressé la tête et réfléchi. Puis : «Ton héroïne, elle est vraiment … » je le savais, mais ne pouvais rien y changer. « Et le … » je préférais ne pas en parler. Alors qu’en pensait-elle ? Elle hésita un instant, puis avec un sourire radieux : «Elle est douce ton histoire, et elle me plaît.»
Douce mon histoire ? Si tel était vraiment le cas c'est que l’éditeur avait bien raison et il était urgent de passer à autre chose.
Et le temps s’écoule.
Il y a trois semaines, la Maison d’Édition Jacques André, presque au complet (Noémie et Patrice vous nous avez manqué) est descendue en Drôme pour signatures et café littéraire. De quoi parlent éditeur et auteurs réunis ? De livres certes, mais de manuscrits surtout, passés, présents et à venir. Et là,Jacques André m’a poussée dans une direction inattendue et un nouveau petit manuscrit, grand frère du refusé du printemps, est en train de naître.
Un jour de soleil indécent pour un mois de février, je suis retournée voir mon comité de lecture caprin. Pendant la première moitié, Mélodie n’a pas bougé, la tête toujours sur mes genoux. Puis elle s’est écartée, ses grands yeux de chèvre roulant comme des billes en folie, et montrant des signes de détresse certains. «Tu ne peux pas,» cria-t-elle à la fin. «Tu ne peux pas, ce n’est pas humain, c’est cruel, c’est immoral.» J’ai essayé de la raisonner, de lui dire que ce n’était qu’une histoire, surtout pas quelque chose à prendre au sérieux. Mais c’est simplement lorsque j’ai entendu l’horrible chèvre lui glisser à l’oreille : «Je te l’ai toujours dit, notre écrivain raté est complètement à la masse,» que j’ai compris, que cette fois-ci, mon manuscrit avait, peut-être, des chances d’être accepté.
Alors j'espère qu'il sera accepté. Bonne soirée !
Rédigé par : BelleSahi | 07/02/2008 à 21:03
Courage, et confiance! Je suis sûre que ce manuscrit-là sera accepté. Et tant pis pour la chèvre!!!
Plein de pensées positives!
Rédigé par : Zara | 07/02/2008 à 22:38
Merci, Bellesahi et Zara, pour ces encouragements. Le texte est parti tout à l'heure, alors il n'y a plus qu'à attendre !
Rédigé par : mary dollinger | 08/02/2008 à 14:29
Le roman accepté puis refusé, il s'agit de "Au secours Mrs Dalloway"?
Moi je l'ai trouvé super! Malheureusement, un malotru s'est introduit sur mon blog pour en dire le plus grand mal...
Un nouveau roman...
Bonne nouvelle!!
Allez allez au travail, j'ai hâte de le lire...
Yahoooooo!
Bonjour à Clare.
Bises.
Rédigé par : Gilgamesh | 09/02/2008 à 11:31
Gilgamesh : il s'agit d'un texte que j'avais écrit pour la collection " en attendant le bus." Il n'est pas encore accepté, mais plus tout à fait refusé ! Clare t'embrasse, mais juste toi, et pas l'anglphobe qui rode...
Rédigé par : mary dollinger | 09/02/2008 à 13:03