(Je vous offre des raisins car une photo de notre unique cane serait trop triste.
L’été fut meurtrier et nous sommes en deuil.
« Le deuil vous va si bien, » murmure le petit
bélier lorsque, toute de noire vêtue, je me penche pour lui donner son morceau
de pain quotidien. Je pousse un soupir et tends l’oreille. Le coq discute sotto
voce, les poules sont muettes, les moutons et les chèvres aussi, quant aux
oies, il n’y en a plus, et si vous cherchez les canards, vous n’en trouverez
plus qu’un : Victor Hugo. Pour ceux qui prennent ces notes en route, il
faut savoir que Victor Hugo est
une cane qui s’est déjà trouvée dans cette même situation. « S’il n’en
reste plus qu’un, je serai celui-là » dixit qui vous savez, d’où le surnom
qui lui colle à la peau. La question qui vous brûle les lèvres a une réponse
simple : Victor Hugo vole contrairement à ses compagnons malheureux. Vous aurez tout compris : le
renard est de retour, ou plus exactement n’est jamais parti. Rajoutée à cette
série de meurtres dans un jardin presque Anglais, la poule préférée de tous,
apprivoisée et affectueuse, s’est noyée voulant prouver aux canards, ( il
en restait deux au moment de son décès tragique), qu’elle aussi savait nager.
« Je lui avais bien dit, » remarqua Victor Hugo avec une certaine
satisfaction en la regardant sombrer. Lorsque je lui ai reproché de n’avoir
rien tenté pour la sauver, elle a
répondu d’une façon lapidaire : « À chacun son destin. »
C’est affreusement triste une mare à canard avec une seule
cane. Deux mares à canards pour une seule est encore pire.
Nous avons décidé d’employer les grands moyens et avons fait
appel à notre ami le bulldozer. Le berger a imaginé une sorte d’île entourée
d’eau où nous installerons les futurs palmipèdes. S’ils sont intelligents, ils
y resteront et le renard moura de faim. S’ils sont idiots nous en serons pour
nos frais.
La chèvre, qui a un esprit pratique, a ricané en nous
recommandant d’acheter les races les moins chères. Et qui volent.
Quant à Victor Hugo, elle regarde constamment derrière ses
ailes et passe ses nuits sur le toit de la bergerie.
À suivre
Voici un rentrée bien tristounette !:(
Rédigé par : cathulu | 22/09/2009 à 19:32
Cathulu : le bulldozer arrive vendredi. La période des grands travaux commencent.
Rédigé par : mary dollinger | 23/09/2009 à 11:10