MARY DOLLINGER

Victor Hugo et la Vièrge Consacrée.

Les idées sont là, les mots aussi. Il me faudrait une petite semaine pour tout mettre en ordre. Curieusement ce texte court s'appuie sur du concret, donc il faut quelques jours pour la documentation, ensuite la même chose à peu près pour que les idées se concrétisent et se glissent dans le manuscrit existant. Tout cela tient un peu du miracle car c'est en courant après les mailles, faisant à manger en boucle et séparant ceux qui s'adoraient la veille, que j'ai trouvé ce court chemin littéraire. (Parenthèse pour mères et grand-mères : éviter le tricot, c'est l'enfer.)- Et c'est aussi un peu grâce à cet environnement que j'aime tant.
Tout le monde sait que la littérature est essentiellement composée d'argent et de sexe. Pas forcément dans cet ordre. Ici le deuxième volet est omniprésent, et les petits enfants n'auront pas besoin de cours d'éducation sexuelle. Ils ne font pas attention aux pigeons, sans doute parce que l'orgie est permanente et finit pas lasser. Les poules ont une attitude très dix-neuvième vis à vis du devoir conjugal : le coq arrive, elles se couchent, alors l'intérêt est minime. Reste les canards, et là, c'est toute autre chose. Simone de Beauvoir  et Anaïs Ninn sont passées par là, et leur influence est omniprésente.
Le schéma ne varie jamais : le canard attaque, la canne résiste. Elle résiste même violemment, court, zigzague, hurle, bat des ailes, s'échappe parfois, et lorsqu'il faut céder rend les choses difficiles et inconfortables.Comme en ce moment les trois cannes, héroïquement vaincues, couvent, il ne reste plus que Victor Hugo, (personne n'arrive à l'appeler Juliette), et tout le monde s'attendait au pire. Mais l'oie de  Toulouse, sa mère d'adoption, veille. Elle a décidé que Victor Hugo allait rester à l'écart des us et coutumes de la basse-cour pour devenir une sorte de vierge consacrée palmipède. L'oie charge, les canards reculent, Victor Hugo passe en les narguant et les enfants crient leur joie, particulièrement les filles, déjà féministes convaincues.
Les garçons sont plus réservés.

Insomnies

Y-a-t-il un lien entre l'insomnie et création littéraire ? Ou plus exactement est-ce-que l'une chasse l'autre ? Je suis une insomniaque invétérée, une habituée des heures qui ne passent pas et des minutes qui s'éternisent. Tout cela devient une habitude qui me dérange à peine. En résumé, je suis une insomniaque heureuse.
L'insomnie est quelque chose de très personnel, un monde privé où l'on existe en solitaire, et qui ne se partage pas, une sorte de jouissance négative. Depuis quelques années mes insomnies sont exculsivement employées à la recherche d'un mot, d'une phrase, d'une page, d'une chute, en somme la nuit, je profite de mon état d'éveil pour essayer d'aller de l'avant avec le projet en cours. Et vraiment en ce moment mes nuits sont plutôt stériles, ce qui me semble terriblement injuste. Je veux bien ne pas dormir, mais au moins que cela soit utile. Alors depuis deux nuits je dors, comme un bébé, d'un sommeil innocent avec des rêves sages, pour me réveiller tout étonnée de cette nuit opaque qui passe comme un éclair, sans laisser ni traces, ni souvenirs. Presqu'une supercherie. Et la raison est totalement évidente : avant hier j'ai rajouté 5 pages à un projet ancien, un peu loufoque, mais que j'aime bien et 3 pages à mon roman. Cela peut vous  sembler peu, mais pour moi, c'est quasiment miraculeux et va me tenir en haleine un long moment. Combien de temps vais-je dormir sur cet effort inhabituel ?  Peut-être encore une nuit ou deux. Si au lieu de créer la nuit, je pouvais écrire le jour la vie serait plus simple. Mais est-ce-que je suis prête à abandonner ces moments de solitude intense ? Ne suis-je pas en quelque sorte un accro de la nuit blanche ? Alors pourquoi ne fais-je pas comme mon héroïne, me lever la nuit pour écrire ? Tout simplement parce que l'effort serait trop grand, le risque de fatigue évident, et le sommeil prendra le dessus tout de suite.
J'attends ce soir avec curiosité pour connaître le ratio entre pages écrites et nuits de sommeil. Je ne manquerai pas de vous tenir au courant.

La Chute

La chute. Je l'ai enfin trouvée. Peut-être pas la meilleure, sûrement pas la plus vertigineuse, mais si je suis le petit Larousse "trait final qui termine un texte", on peut dire que c'est plus ou moins cela. C'est déjà une bonne nouvelle. La deuxième bonne nouvelle c'est que je vais pouvoir, enfin, faire passer ce texte en comité de lecture ( mon mari ) et passer à autre chose. Je ne suis pas très friande  de bonnes résolutions pour aborder une nouvelle année, mais cette fois je me suis dit que finir les choses qui traînent et qui encombrent, ne serait pas une mauvaise idée. Je considère que je suis en bonne voie. Le problème suivant, que faire des choses, plus ou moins abouties, lorsqu'elles reviennent du comité de lecture... un écueil chasse l'autre en somme. En tous cas, je ne me reveillerai plus la nuit en me demandant comment les personnages allaient faire pour se soustraire de la situation ridicule dans laquelle ils se sont trouvés, par ma faute, et cela, c'est déjà une grande satisfaction, sans parler de la perspective d'un sommeil de plomb. Mais cela je n'y crois pas trop car je vais tout de suite me plonger dans un autre scénario, avec d'autres personnages, pas forcément plus dociles, and I'll just start all over again.
Sinon la semaine a été plutôt calme. Un coup de fil d'un journaliste au sujet du SALON DES VINS DE TAIN L'HERMITAGEe. Il voulait un CV et lorsque je lui ai dit que le mien tenait largement sur un timbre poste, il avait l'air déçu. Nous nous sommes mis d'accord pour un dossier de presse où j'espère qu' il trouvera son bonheur. Je crois que je vais être obligée d'inventer quelque chose de vraiment saisissant, un patricide ou matricide ce qui ne blesserait personne car je suis orpheline et mes parents, qui m'ont toujours soutenue, comprendraient sûrement l'urgence. Je pourrais aussi m'inventer une carrière littéraire à l'étranger, mais il faudrait un coin totalement perdu, alors avec la mondialisation y a-t-il encore des coins perdus ? Être présidente de plusieurs associations serait pas mal non plus. Mais j'aurais dû y penser avant car on voudrait forcément vérifier ou se renseigner. Finalement il vaut mieux que cela reste en famille alors je vais opter pour la première solution, et chercher le moyen, le plus doux possible, pour occir mes parents, que j'ai vraiment adorés, et que je ne voudrais en aucun cas faire souffrir, même post-mortem.

AU SECOURS Mrs DALLOWAY

Mon roman est paru en octobre, sans dossier de presse. Lorsque l'on est inconnu, et moi je le suis totalement, il faut attendre que les articles veuillent bien sortir. C'est chose faite et j'ai enfin un dossier.

Mais tout d'abord mon roman vient d'être référencé par l'UNCBPT
(Union Nationale Culture et Bibliothèques pour tous) ce qui m'a fait très plaisir, avec le commentaire suivant:

Ce premier roman très farfelu est une agréable bluette,d'une écriture alerte et sans grande ressemblance avec l'oeuvre de Virginia Woolf qui l'a inspiré.La gaieté,la vivacité de ton et une touche d'humour en font une charmante lecture pour un dimanche de pluie.(MH)Bonne typographie.

Ensuite les choses avancent doucement avec une sélection dans les romans pour milieu hospitalier du mois de décembre.

Et puis le reste...

Leslecturesdemartine.com Au secours Mrs Dalloway:c'est frais,tonique,bourré d'humour,du grand art

LYON POCHE:roman humoristique,un peu déjanté,très british,l'auteur possède en outre une vraie personnalité

DAUPHINÉ LIBÈRÉ:ce roman gai et pétillant comme des bulles de champagne...du grand art

LYON FEMMES:un livre...plein d'ironie et de situations cocasses

DRÖME-INFO-HEBDO:Mary Dollinger nous entraine dans des péripèties racontées avec un humour terriblement anglo-saxon.

LE CRESTOIS:le charme et l'humour au goût anglais...cette quête de liberté et d'authenticité décrite comme une auto-fiction avec toute la saveur de l'humour anglais et une belle personnalité se lit avec plaisir