Il y a quelque temps j’avais évoqué ce double accouchement qui a tant perturbé mes hormones littéraires. Du premier bébé, j’en ai longuement parlé. (« Et le bébé était cuit à point ») La grossesse était normale, voire un peu longue, et malgré une petite maladie infantile bénigne, il se porte aujourd’hui à peu près comme il faut. Du deuxième accouchement j’en ai peu parlé car après une toute petite grossesse de quatre mois et demi l’enfant est né prématurément. Depuis il est en couveuse et les médecins refusent de se prononcer. Je vais le voir régulièrement et le « bonding process » est déjà bien avancé alors j’ai décidé de houspiller, quelque peu, l’équipe médicale qui s’en occupe et la Faculté a promis de se prononcer avant la fin de la semaine. Nous sommes vendredi, et comme Sœur Anne, je ne vois toujours rien venir.
« Tu peux nous lâcher un peu, » dit la chèvre, « il y un temps pour les grossesses,
il faudrait peut-être vérifier ta date de péremption ! »
J’ai passé sous silence cette remarque désobligeante et m’apprête à prendre le deuil en cas de pronostique fatal.
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