« Le visteur de Saoû » me fait face et son regard est dur. « Pourquoi ne me traites-tu pas comme les autres ? » Je ne comprends pas bien la question, étant d’une équité parfaite avec mes ayants droits. « Mais si, tu vois bien. » Je ne vois rien du tout « Normalement, lorsqu’un de tes livres est publié, enfin si on peut les appeler des livres car ils sont de plus en plus petits. » Difficile de le contredire. « Tu avais dit que ton CV tenait sur un timbre poste, bientôt cela sera le cas de tes livres. » De la méchanceté gratuite. « Il faut presque une loupe pour les lire maintenant, » continue-t-il, impitoyable. « Tu devrais songer à y incorporer une puce qui émettrait en cas de perte tellement ta prose devient invisible ! » Le timbre de sa voix me fascine. Mi alto, mi contre basse, pas tout à fait accordé, et avec une pincée de malice pas vraiment sympathique. Il tend son archet qu’il pointe sur mon plexus solaire : « En plus, tu ne m’écoutes pas. » Je l’assure du contraire. « Lorsque tes autres livres étaient publiés, tu étais inquiète, tendue, guettant le moindre article, scrutant les billets, maintenant tu souris tout le temps, tu siffles comme un charretier et tu as même l’air heureux ! » Il n’a pas tort. « Et arrête de sourire, cela devient indécent ! » Je pense à des choses tristes : le renard qui gobe le dernier canard, le mildew qui pourrit les tomates, les escargots qui croquent mes fleurs… mais rien n’y fait, ce sourire a bien décidé de ne pas céder la place. « Alors ? » L’archet se faisant plus pressant, je lui explique qu’il est, en effet, différent. « Comment différent ? » Et bien lui n’est pas fait pour être lu, mais pour être joué. Il réfléchit, tourne l’archet dans tous les sens. « Eh bien, si je ne suis pas fait pour être lu, pourquoi c’est écrit ? » Il continue dans la même veine, mais je ne l’écoute plus.
Je ne peux pas lui dire que cet état de félicité qui ne me quitte guère est dû au fait que malgré sa naissance compliquée, malgré tous les obstacles qui semblaient freiner sa progression, « le Visiteur de Saoû » sera peut-être joué.
J’attendrai confirmation absolue, et à ce moment-là seulement, je lui expliquerai pourquoi je souris, et tout me sera pardonné.
Yeppee!!!! Fingers crossed!
Rédigé par : Zara | 27/06/2009 à 17:41
Zara : il faudrait sans doute quelques mois, mais si tout va bien je ferai appel à ma consultante musicale, alors tiens-toi
prête !
Rédigé par : mary dollinger | 28/06/2009 à 08:01
Fantastique !!!
Rédigé par : Lucas | 28/06/2009 à 15:24
Lucas : dire que je suis contente...
Rédigé par : mary dollinger | 28/06/2009 à 15:27
C'est vraiment fantastique!
Je ne viens pas souvent mais jamais je ne t'oublie et quand je lis de telles choses je suis vraiment contente pour toi. Ton blog est de plus en plus intéressant et je vais revenir plus souvent. J'ai un peu délaissé psychologies.com au profit d'over-blog...
Bonne nuit
Gros bisous
Violette
Rédigé par : Violette Dame Mauve Mystica | 12/07/2009 à 23:29
Violette : c'est vrai qu'en ce moment je vis une jolie aventure. Merci de ton passage, je ne t'oublie pas non plus.
Rédigé par : mary dollinger | 13/07/2009 à 11:46
J'espère que je recevrai bientôt ce dernier livre. Je suis contente parce qu'aujourd'hui j'ai enfin reçu le "Journal désespéré d'un écrivain râté" que j'ai recommandé après un certain temps.
j'ai passé commande pour tous les autres, j'attends...
Pour ma santé, j'ai laissé un message à ton époux car je n'ai pas pu lire en entier ton mail. Mon ordi a eu un problème, maintenant disparu.
Gros bisous
Violette
Rédigé par : Violette Dame Mauve Mystica | 12/09/2009 à 13:06
Violette : tu es trop gentille et je te souhaite bonne lecture. Tu es très courageuse de confier ton sort à Amazon...
Pour le reste de tes nouvelles je passe chez Alain et t'embrasse fort.
Rédigé par : mary dollinger | 12/09/2009 à 14:25