L'illustration de Humpty Dumpty ne vient pas de "Alice in Wonderland", mais de "Through the Looking Glass". J'ai terriblement honte et mets cette erreur impardonnable sur compte de la "déprime" persistante. Voir note qui suit tout à l'heure.
L'illustration de Humpty Dumpty ne vient pas de "Alice in Wonderland", mais de "Through the Looking Glass". J'ai terriblement honte et mets cette erreur impardonnable sur compte de la "déprime" persistante. Voir note qui suit tout à l'heure.
Rédigé à 10:31 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
La rivière est rentrée dans son lit, la digue n’a pas cédé, le capuccino est retourné chez Starbucks, le ciel est bleu, et tout le monde respire. Revoir l’écume de la cascade est un soulagement que j’ai voulu partager avec mon cours d’eau syndiqué.
« Tu crois que je suis content, moi ? » Malgré le retour à la normale il n’avait pas l’air emballé et crachait de minuscules vagues en ma direction. « J’ai failli accéder au SAM +. Quelques heures de pluie en plus et j’y étais ! » Je me suis inquiétée poliment pour savoir de quoi il s’agissait. « Mais le syndicat des affluents majeurs bien sûr, » grogna-t-il en butant sur un rocher, « mais pour cela il fallait que je fasse exploser la digue ! »
J’ai couru chercher le berger pour lui annoncer que nous avions un léger problème.
Il a pris rendez-vous avec le Maire pour lui expliquer les dangers d’une nature qui revendique.
Rédigé à 19:30 | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)
Rédigé à 07:48 | Lien permanent | Commentaires (6) | TrackBack (0)
La rivière monte et descend, sorte de yo-yo liquide qui nous nargue. De plus, à la place du bruit cristallin habituel, elle hurle. Le syndicalisme la rend capricieuse. Le Zodiac a servi à secourir, non pas des humains, mais les tomates, courgettes, aubergines du voisin qui flottaient, tristement, dans presque un mètre d’eau. Les chèvres ont refusé de mettre leurs maillots, la Chèvre se dit trop vieille,( 17 ans) et Mélodie n’a pas vraiment la ligne. Les moutons sont rentrés dans la bergerie, les canards et oies croient que c’est Noël avec quatre mois d’avance et les poules boudent. Le bassin a débordé pour la première fois. Les poissons nagent à contre courant. Les jeunes trouvent cela amusant, mais la vieille carpe a dit : « Putain, c’est dur le réchauffement climatique. »
Le ciel m’a offert une troisième marre que les canard boudent.
On nous prévoit le pire. Je suis curieuse.
Rédigé à 18:14 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
La rivière continue de monter, mais ne n'ai pas le temps de m'en occuper. Le téléphone ne cesse de sonner et mon emploi du temps devient serré. J'ai maintenant des relations haut placées qui en plus de mes talents de "nègre" se bousculent pour m'offrir, boués, gilets de sauvetage, zodiacs
et même des maillots pour les chèvres.
Alors, qu'elle monte.
Rédigé à 20:43 | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
Les arbres s’emmêlent dans un ciel pas vraiment à sa place, très occupé à déverser des sauts d’eau sur mes fleurs qui ont très mal à leurs têtes. Et je suis déprimée. Comme la Drôme je suis en alerte orange et l’affaire n’a pas l’air de s’arranger. Je suis allée regarder la petite rivière qui borde la propriété à l’est. Ses eaux limpides sont transformées en une sorte de capuccino géant, qui, au lieu de déambuler nonchalamment, sprintent comme un champion aux lacets défaits. Je l’interroge sur cette énergie inhabituelle : « Ne vous inquiétez pas, » souffla-t-elle en bondissant par-dessus un petit rocher. » Dîtes aux chèvres de sortir leur maillot, j’arrive, alors prenez vos dispositions. » Je lui fais remarquer que jamais, de mémoire des habitants du coin, elle n’a quitté son lit. « Les choses sont différentes maintenant, je suis syndiquée, alors j’ai tous des droits ! » Vu la force du courant, c’est avec une certaine diplomatie que je lui demande avec qui, et comment est-ce possible de tenir des réunions étant donné que tous les membres du syndicat sont en mouvement perpétuel, ce qui est le propre des rivières. « J’appartiens au S AM (Syndicat des Affluents Mineurs), personne ne fait attention à nous alors on se permet certaines dérogations. Tu peux dire au berger de sortir les barques ! » Comme nous n’avons pas plus de barques que les chèvres de maillots, il n’y a rien d’autre à faire qu’à attendre. Les heures à venir ne seront pas forcément réjouissantes.
Mais parfois le creux de la vague permet des moments de réflexion positive. C’est mon cas. Ce matin, j’ai décidé de devenir « nègre ». Pendant des années, j’ai vaqué dans un monde imaginaire, très personnel, pas forcément au goût de tout le monde. Alors, j’ai décidé de m’occuper des autres, contre espèces sonnantes et trébuchantes, bien entendu. À voir les livres de nos hommes et femmes politiques achetés par tant de gens qui ne les lisent pas, est une injustice à laquelle je suis sensible. J’ai contacté plusieurs personnalités auxquels il manque « le livre », accessoire indispensable de la rentrée. Je vais rajouter une louche d’humour britannique, ingrédient indispensable pendant cette période de noirceur économique, de noirceur tout court, avec météo à l’identique..
Je vous laisse.
Le ministre de l’intérieur est en ligne.
Rédigé à 15:49 | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
4. J’ai décidé ce matin qu’il était grand temps d’initier 9,8, et 6 ans aux joies et subtilités d’ « Alice in Wonderland », en Anglais dans le texte, les enfants suscités étant bilingues. À la quatrième ligne de la première page numéro 9 a déclaré sur un ton péremptoire, que ce n’était pas la sœur d’Alice qui lisait un livre avec « no pictures and no conversation » mais sa mère. J’ai expliqué, doucement, que je leur lisais le vrai, le seul, l’unique « Alice » de l’étrange mais génial Lewis Carroll, à ne pas confondre avec le sirupeux film de Disney. Ce n’était, malheureusement, que le début. J’étais pédagogue, j’ai expliqué, lutté, tempêté, et finalement j’ai lâché un mot que Lewis Carroll, dans ses rêves les plus fous, n’aurais jamais, mais jamais, utilisé. J’étais consternée, horrifiée. Les enfants, eux, n’ont pas bronché. C’est vrai que je leur raconte « Death Proof» de Quinton Tarantino, plutôt que « Barbe Bleue» et autres comptes cruels mais infantilement corrects. (Ils écoutent le cd en boucle : « Et la voiture de Stunt Man Mike… » dit numéro 6. « Est-ce que les filles sont déjà mortes ? » interroge numéro 8. Je ne souhaite pas faire école, mais les enfants, eux, adorent. ) J'ai fermé le livre définitivement, leur ai passé un morceau du champignon magique et les ai envoyés discuter avec la chèvre. Quant à moi, je mange un tout petit gâteau qu’Alice avait laissé traîner en espérant disparaître à tout jamais.
5. Les jeux olympiques sont terminés et je suis déprimée, alors que j‘ai réussi l’exploit de les ignorer superbement. Pas une seconde de l’ouverture, pas la moindre petite course, pas une minute de la fermeture. Un sans faute en somme. C’est la raison pour laquelle les Anglais ont gagné tant de médailles. Dès que je regarde mes compatriotes jouer, courir, nager and so on, je leur porte la poisse. Johnny Wilkinson m’a écrit personnellement pour me demander de regarder ailleurs lorsqu’il se prépare à convertir un essai. Ne cherchez pas plus loin sa baisse (passagère) de forme. J’étais donc, assez satisfaite de voir la quantité de médailles qui ont été reçues à Buckingham Palace. Pourquoi, alors, suis-je déprimée ? Je me fais tout simplement beaucoup de souci pour 2012. Comment rivaliser avec cette cérémonie d’ouverture, que je n’ai pas regardée, mais qui a ébloui le monde entier et ses fourmis ? Je ne vois qu’une solution. La seule chose que l’Angleterre possède et que les Chinois ne pourront jamais s’offrir : notre Reine. Il faudrait que la cérémonie d’ouverture soit une sorte de « one woman show » avec la Reine, pile et face, avec tiare, chapeaux, bijoux, gants, et surtout, sac à main, sur grand écran, en Dolby Stereo, et même en trois dimensions. Une performance unique.
Rien que d’y penser, je sombre.
PS Je lui envoie, tout de même, un tambourin pour qu’elle puisse s’entraîner.
Rédigé à 20:54 | Lien permanent | Commentaires (6) | TrackBack (0)
1. J’ai appris hier que pour chaque habitant de la planète il y a 1 600 000 fourmis. Il faut avouer que je déteste les fourmis, et de savoir ma part si importante ne m’a pas fait plaisir. Aujourd’hui j’ai passé la journée à en écraser le plus possible. Si je ne me suis pas trompée dans mes calculs mortifères, il ne doit plus me rester que 1 500 872. Mais même cette somme, revue à la baisse, me déprime profondément. (Je n’ai jamais pu dépasser la page 30 du premier volume de la trilogie de Bernard Weber.)
2. J’ai appris ce matin qu’Amélie Nothomb écrit 3, 7 romans par an. Ayant mis 21 ans pour écrire le premier, et étant bloquée à la page 157 du deuxième depuis plusieurs mois, ( « Le Journal désespéré d’un Ecrivain Raté » ne compte pas vraiment comme un roman,) cette nouvelle ne m’a pas mis de bonne humeur. Comme elle n’ en publie qu’un par an, il lui reste
2, 7 romans dont elle ne sait que faire. Je vais lui faire une offre qu’elle ne pourra pas refuser.
3. Ce matin, exceptionnellement, je suis allée à la grande ville et j’en suis revenue très abattue. Les soldes, déjà une épreuve, sont terminées, et, à la place, la collection d’hiver s’étale, frileusement, à perte de vue. À moins d’avoir perdu un être cher, ou de vouloir me rejoindre dans mon spleen profond, elle est à éviter, à interdire même. Ce n’est que deuil ou demi-deuil, avec vitrines échappées du générique de « Six Feet Under ». Au début j’incriminais mes lunettes de soleil. À l’œil nu, c’était encore pire. Je vais faire des économies importantes ce qui me permettra d’acheter une vaste quantité de vitamines afin de trouver la force d’écraser encore plus de... (voir numéro 1)
À suivre (malheureusement.)
Rédigé à 19:59 | Lien permanent | Commentaires (12) | TrackBack (0)
Parfois je me désespère moi-même, et pas seulement en tant qu’écrivain. Est-ce un quinze août particulièrement pluvieux me donnant l’impression de n’avoir jamais quitté l’Angleterre qui me fait perdre mes repaires ? Vous aurez compris que je me cherche des circonstances atténuantes de ne pas aimer ce que tout le monde encense.
Hier, enthousiaste et consentante, je suis allée voir « Gomorra », primé à Cannes et tant aimé par la presse unanime.
Le début aurait pu être prometteur : un multiple assassinat dans des cabines de bronzage. Il est bien connu qu’un excès d’ultraviolets est dangereux pour la santé, mais pas vraiment à ce point. Je n’ai absolument rien contre les meurtres en tout genre, je suis même franchement pour. Mais j’aime bien être présentée aux cadavres avant qu’ils passent de vie à trépas et aussi avoir une vague idée du pourquoi et du comment. Bien sûr c’est pour nous mettre dans le bain (de sang) et nous expliquer que ce qui suit est sans foi ni loi. Les cadavres suscités sont gras et tatoués donc forcément mafieux, alors c’est plutôt une bonne affaire. Cela aurait été des mères de famille en bronzette, assassinées en pleine beautification, je ne me serais peut-être pas assoupie séance tenante. Ce que l’on voit est sûrement très proche de la réalité. Mais si tel est le cas, j’ai du mal à comprendre l’intérêt d’être membre de ce club très fermé. On voit circuler énormément d’argent, et malgré cela, tout le monde, à l’exception de l’horrible profiteur des déchets industriels, (les moments les plus forts du film,) qui roule en Touareg, ils sont tous moches, sales, mal habillés et vivent dans des taudis, pas vraiment une affaire. Faire une critique de film, ayant passé un certain temps à ronfler doucement, n’est pas très honnête. Mais lorsque l’on tourne un film sur un problème majeur de société, on doit choisir entre documentaire et fiction. Ici il s’agit d’une fiction qui imite le documentaire et le résultat est boiteux.
Si vous voulez vraiment que l’on vous glace le sang regarder plutôt : « A very British Gangster » de Donald Macintyre.
Ce metteur en scène a passé trois ans en compagnie de Dominic Noonan, authentique parrain, sorte de Tony Soprano qui a nul besoin de séances de psychothérapie. Ce mafieux auto-déclaré, qui ne cache pas son homosexualité, et qui a passé plus de vingt ans en prison (actuellement incarcéré pour port d’armes) touche à tout : tortures, assassinats, trafics de drogue, kidnapping and all the rest. En parallèle cet homme intelligent a instauré un service social personnel où il s’occupe de sa « famille » et toutes ses ramifications possibles avec un dévouement et une efficacité que peuvent lui envier l’Etat. Cet homme complexe, cruel et sans pitié est aussi curieusement attachant ce que le rend plus effrayant encore.
« Tous les hommes sont dangereux, » dit-il. « Certains plus que d'autres. » Il a bien raison et
je me permets
d’en parler, car, cette fois, je ne me suis pas endormie...
Rédigé à 18:54 dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (8) | TrackBack (0)
Étant plutôt aux abonnés absents depuis quelques semaines, je me retrouve, à mon grand étonnement, plus visible que d’habitude. Faut-il être absente pour s’assurer d’être présente ? Je le crois. Contactée la semaine dernière par Michael Rochette, charmant journaliste, totalement bilingue, vous me retrouverez, si vous avez le courage à « http://admin.blogs.psychologies.com/portraits_de_blogueurs « .
J’ai montré l’article à la chèvre qui a adoré puisque l’on parle d’elle, mais qui a trouvé la photo horrible, d'après elle, on a l’impression que j’entrais ou je sortais de chez le dentiste. (Elle a un peu raison, je vais essayer de m’actualiser un de ces jours.) Mélodie boude car elle n’a pas aimé être assimilée à un mini troupeau, les poules ont dit qu’étant donné la quantité d’œufs qu’elles fournissent quotidiennement, une petite mention n’aurait pas été de trop, et que demain, on pouvait s’abstenir de passer car elles se mettaient en grève illimitée.
Quant aux autres, le jar m’a pincée lorsque je suis passée pour leur donner à manger, le petit bouc a fait semblant de charger, la canne blanche m’a marché sur le pied et les pigeons sont tous rentrés dans le pigeonnier lors de mon passage.
Je mets un mot à Michael Rochette en lui demandant de bien vouloir faire une petite exception et de publier un papier, non pas sur l’écrivain désespéré, mais sur cette basse-cour qui se veut littéraire.
Rédigé à 15:06 | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
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