Lorsque l'on vit avec une anglaise il y a forcément des risques. Risque de voir la langue de Molière insidieusement spoliée, de voir l'histoire revue et corrigée à l'envers, les victoires se transformant en défaites et pire encore, et le risque, cette fois majeur, de la cuisine anglaise.
Ayant promis à nos merveilleux amis du coin, une dinde à l'anglaise ( en réalité exactement la même chose qu'à la française, mais moins cramée) je leur ai fait an english Christmas lunch, avec, en plus de la dinde, a Christmas pudding.
Pour ceux parmi vous qui ont, jusqu'à présent, échappé à ce fleuron de la cuisine d'outre-manche, je précise qu'il est fait d'une quantité inimaginable de fruits secs et énormément d'alcool et qu'il se prépare plusieurs années à l'avance, l'alcool, comme on le sait, conservant tout. Ce met est dangereux. Une consommation exessive mène droit à l'hôpital avec, dans le meilleur des cas, une grosse indigestion, et dans le pire, une pancréatite aïgue. C'est dire que j'ai donné de petites tranches vraiment minuscules à mes invités dont j'estime l'amitié, tout en protégeant leur vie. Nous nous sommes donc, retrouvés le lendemain avec une vaste quantité de cette chose, marron très foncé, aussi lourde qu'un boulet de canon et aussi indigeste... qu'un Christmas pudding. Un big-mac à côté fait figure de repas diététique. Qu'en faire ? La réponse ne varie guère : le donner aux poules.
Il faut dire que nos poules participent activement à tous nos repas de famille et sont parmi les volatiles les plus gâtés de la Drôme, moyennant quoi, elle font des oeufs énormes.
Et ce matin, nous avons trouvé la plus belle de nos poules blanches raide, un sourire béat transfigurant son petit visage de poule, et sur son bec...ce n'est même pas la peine que je vous dise ce qu'il y avait sur son bec... Nous étions tristes, et je m'en veux de lui avoir ôté la vie, alors que je pensais l'associer à la fête.
La moralité de cette histoire douloureuse : les français ont bien raison de se méfier des anglais, les poules françaises encore plus.
Tu as eu la délicatesse, chère Mary de nous épargner
du Christmas pudding, lors de nos nombreux repas en commun.
Tu as toujours preféré les
glaces et sorbets que je préparais, avec amour, pour
ces agréables occasions.
C'est d'ailleurs chez toi
que j'ai reçu les compliments de Pierre ORSI
admirable chef Lyonnais.
Je suis sûr que ta petite
poule blanche aurait pu s'en régaler sans risquer
l'apoplexie.
Janine et moi apprécions
tes écrits.
J.B.
Rédigé par : BERNARD | 29/03/2007 à 19:40
Oh le fameux Christmas pudding! Ayant des membres de ma famille qui sont Anglais, j'y ai droit tous les ans à Noël et tous les ans la même histoire, qui est devenue une tradition même: le réveillon, on le fête à la française et le 25 on fait le lunch à l'anglaise. Du coup, je suis obligée de préparer mon estomac toute l'année, car il refuse de digérer ces deux repas associés. Alors qui en est le responsable: les huitres de la veille ou le pudding du lendemain, je préfère ne pas le savoir.
Je compatie à ces pauvres bêtes. Elles, qui pensaient échapper à h5n1, et paf! le Christmas pudding!
En ce qui me concerne, j'ai lu les deux dernières notes et j'ai franchement bien rigolé! En voilà un blog que j'ai beaucoup de plaisir à lire.
Merci à vous, chère Mary.
Amicalement,
Lili
Rédigé par : Le Carnet de Lili | 02/04/2007 à 09:01