Depuis deux jours j'ai pris des résolutions draconniennes. Il fait un temps de rêve et le jardin explose de bonheur, j'ai donc très envie d'y être, alors je m'oblige à écrire une page, même de mauvaise qualité, avant de sortir. Bernard Clavel m'a dit un jour : " Lorsque tu arrives à la page 70, tu es sûre de terminer ton roman. " Je suis à la page 67 et n'ai vraiment pas envie de faire mentir cet homme merveilleux. En plus une fois que j'aurais posté cette information à connus et inconnus, il n'y aura plus moyen de revenir en arrière.
Je suis dans un cadre de rêve pour créer : une nature exubérante, le calme total, des oiseaux, des animaux partout, de l'eau également, petits ruisseaux, minuscule rivière, le bonheur pour un écrivain. Et même mieux, lorsque je suis en panne pour un passage un peu romantique, voire plus, je n'ai qu'à passer un moment en compagnie de nos animaux.
La doyenne de notre ménagerie est une chèvre de 16 ans. Elle est ce que les gens d'ici appellent " une chèvre bouc".
Les anglais, avec leur façon d'aller droit au but, diraient " an over-sexed goat." Et elle est tout cela. C'est, en plus, la cheftaine incontestée des trois moutons, quatre chèvres, canards, poules et oies qui cohabitent tranquillement entre les deux marres, et dans un joli pré. Elle a peut-être l'âme d'un chef, mais elle est aussi totalement stupide, ayant jeté son dévolu sur le petit bélier noir. À première vue, le choix semble intéressant, pouvant donner lieu à un animal atypique, sorte de mouton-chèvre avec barbe et cornes. Mais, et le 'mais' est de taille, le bélier est castré, et trouve les avances vraiment déplacées, ce qui donne lieu a une corrida quotidienne qui fait crouler de rire les autres habitants, et pour une fois, n'aide pas tellement l'écrivain. Mais (encore un) j'ai une botte secrète : les pigeons. Si notre chèvre est très portée sur la chose, les pigeons sont tombés dedans en naissant et ne pensent qu'à cela du matin jusqu'au soir. Pour apprendre à faire la cour, aborder l'élue en douceur, avant de conclure avec fougue, passer quelques mintues, plus ce n'est pas la peine, en compagnie de pigeons et votre éducation sentimentale sera en bonne voie.
J'y vais ce ce pas. Peut-être, qu'exceptionellement je ferai deux pages aujourd'hui.
Si tu as écrit chère Mary les deux pages programmées,
tu en es maintenant à la page 69.
Chiffre révélateur qui explique peut-être le
comportement de ta ménagerie en rut......
J.B.
Rédigé par : BERNARD | 29/03/2007 à 19:14
" la seule,n'avoir jamais fini le petit prince "...
pouvez -vous développer,je trouve que c 'est pour le moins ' curieux ' non ?
Rédigé par : endroitenvers | 01/04/2007 à 20:14