Hier, je me suis couchée assez déprimée. Un raz-de-marée pour McCain, sans sortir de chez moi, n’augurait rien de bon pour mon petit monde en particulier, et le vrai monde en général. Savoir que seule la chèvre avait voté pour Obama était également une épreuve.
Mais ce matin le vent a chassé les nuages et je me suis souvenu que les ânes étaient de retour. Ils ont effectué leur transhumance à l’envers il y a deux jours et je ne m’étais pas encore habituée à leur présence.
Ils ont maigri. « C’était dur là-haut » a dit Olympe, pas très distinctement car il avait du pain plein la bouche. « Une sorte de camp de concentration pour ânes. » J’ai rajouté une carotte. « Le fermier m’avait promis une ânesse, tu parles, » il avale et réclame, « en fait d’ânesse, c’était une vieille peau avec je ne sais pas combien d’heures au compteur, et, bien entendu, je vote Obama. » Sa mère opine de la tête : « Car nous n’avons pas le choix, nous sommes le symbole même du parti démocrate, » elle croque une carotte, « mais j’avoue que sans cela, la petite Sara… » J’étouffe la suite avec une demi-baguette et rajoute le reste des carottes. Le berger part chercher des pommes.
A voté : 4 chèvres
3 moutons
3 oies
plusieurs poules
idem pour les pigeons
2 ânes.
Résultats 3 abstentions, plus pigeons et poules
3 votes blancs
3 pour John McCain
3 pour Barack Obama
50% pour Obama. 50% pour McCain.
L’espoir renaît et le monde retient son souffle.
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