Je ne résiste pas à l'envie de vous parler de "La Vengeance dans la Peau." Tout le monde sait que Jason Bourne est un tueur amnésique implacable à l'allure de fils modèle, mais vous ne savez peut-être pas que c'est un polyglotte avec un budget illimité. Il parle russe, espagnol, français, ce n'est qu'un début, et change de pays mais pas de chemise. Quelqu'un a dit que notre président était un "sans domicile fixe", Jason Bourne ne sait pas ce que c'est qu'un domicile. Comme son cousin germain Jack Bauer, il ne dort jamais et dépense un nombre incalculable de calories sans manger ni boire. Son corps est aussi à l'épreuve des balles, ce qui est utile étant donné la mode de vie que l'on lui a imposée.
Les méchants sont américains et travaillent dans le même bureau que les gentils, qui sont aussi américains. Cela pourrait prêter à confusion car ils ont tous de bonnes têtes, mais le grand méchant est végétarien ce qui le rend immédiatement suspect et la très gentille est blonde et ne boit que du café, il est alors facile de se repérer.
Les tueurs à gages, ingrédient indispensable, ne manquent pas, se ressemblent tous et ne sont pas rasés ce qui permet de les distinguer facilement de Jason Bourne qui reste miraculeusement rasé de près pendant la durée des opérations. Enfin, une fois la machine en marche, cela ne s'arrête jamais. Dès que JB, alias je ne vous dirai pas qui, mais cela ne change pas grand chose en définitive, se met en route il déclenche une sorte de musique étrange, comme un immense ventilateur en folie. À ce moment là vous savez qu'il va courir, sauter, éliminer les indésirables, voler voitures et scooters, sauter des toits, par les fenêtres et qu'il n'y aura plus de dialogues. En réalité c'est un film pour les malentendants, car tout est écrit sur l'écran, les sous-titres devenant inutiles. Il faut savoir aussi, cela peut toujours servir, qu'à Tanger les gens ne sont pas souvent chez eux, alors ne vous gênez pas, Jason, lui, s'en donne à coeur joie avec une prédilection pour le linge qui sèche qu'il démolit avec un méchanceté toute gratuite.
Mais le mot de la fin
est dur car le très, très méchant est anglais. Albert Finney, le merveilleux séducteur
de "Saturday Night and Sunday Morning" et de "Tom Jones" est devenu... autre chose.
Je ne m'en suis pas encore remise.
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