En ce moment je suis plongée dans la littérature du dix-neuvième siècle que j'aime tant. Ceux parmi vous qui auront le courage de lire "Journal Désespéré
d'un Écrivain Raté" comprendront jusqu'à quel point. On m'a demandé to host an english reading club à Lyon la semaine prochaine : leur choix "Barchester Towers" d'Anthony Trollope.
Je suis une amoureuse transie de Trollope. Moins noir que Dickens, plus politique que Jane Austen tout en étant aussi romantique, moins baroque que les soeurs Bronté, il se situe au fond de l'Angleterre, affectionnant les petites villes et les petites querelles qui en découlent. Il est la personnification de cette Angleterre qui n'existe plus et dont rêvent les expatriés.
Anthony Trollope, assez mal connu des Français, est resté longtemps dans l'ombre de Dickens, omniprésent aussi bien de son vivant que dans l'au-delà littéraire. C'est un homme moderne qui allie le travail (par obligation) et l'écriture. En 1834, à dix-neuf ans, la famille se trouvant en fuite à Bruges pour éviter leurs créanciers, sa mère réussit à le faire entrer comme petit clerc au General Post Office à Londres où il grimpe régulièrement les échelons de cette entreprise publique jusqu'en 1867. Là, il donne sa démission pour se consacrer entièrement à l'écriture. Il a cinquante deux ans, et des dizaines de livres derrière lui.
Cet homme étonnant a beaucoup voyagé pour le travail et pour le plaisir, (les États Unis, Islande, Australie et la Nouvelle Zélande pour ne citer que les destinations les plus lointaines). Mais ses romans ne s'aventurent guère plus loin que l'Irlande où il a longuement séjourné, et il n'est jamais aussi à l'aise que dans la campagne anglaise où il s'amuse énormément.
"Barchester Towers", le deuxième roman d'une série intitulée "Chronicles of Barsetshire" est sûrement le plus populaire des livres de Trollope. Situé dans la ville imaginaire de Barchester, somewhere in the west of England, but not too far from London, il raconte les aventures et mésaventures des notables ecclésiastiques et de leurs femmes, présentes et futures. Que mes lecteurs se tranquillisent, il n'est absolument pas question de religion, mais plutôt d'ambition, d'argent et d'amour. Les anglais diraient :
"It's all a question of sex and money."
Mais si vous voulez le chef d'oeuvre de Trollope, précipitez-vous sur "The Way We Live Now." Londres, la finance, les clubs, le parlement, intrigues, trahisons, old money, new money, love of course, l'écrivain a presque soixante ans et il est au sommet de son art. C'est le roman le plus long de cet écrivain prolifique, plus de 700 pages, d'une actualité étonnante, et du bonheur en perspective pour un lecteur qui aime se perdre, quelque temps, entre les pages d'un livre.
En te lisant, je m'apperçois vraiment dans quel ronronnement culturel franco-français je vis : je ne connais rien en littérature anglaise ! Alors bravo à toi qui baigne dans deux cultures.
Chaleureusement
Joëlle
Rédigé par : LECHEMINDUBONHEUR | 04/10/2007 à 07:54
Il fallait épouser un anglais !
Rédigé par : mary dollinger | 04/10/2007 à 19:27
It should have been fab ! But I wasn't in the good time in the right place.
Chaleureusement
Joëlle
Rédigé par : lechemindubonheur | 10/10/2007 à 13:04
Never mind !
Rédigé par : mary dollinger | 10/10/2007 à 15:44
est-ce utile de preciser que j'adore aussi Trollope!!! :o)))
Rédigé par : lamousmé | 16/10/2007 à 19:26
lamousmé, comme tu me fais plaisir. Je trouve qu'il est plutôt méconnu en France. Il faut dire que Jane Austen occupe toute la place...
Rédigé par : mary dollinger | 16/10/2007 à 19:50