MARY DOLLINGER

DAVID ABIKER : Small is beautiful.

Tous les matins j’écoute la rubrique de David Abiker sur France-Info, et ce matin il a dit : « small is beautiful » ! Enfin il n’a pas dit exactement cela, en plus j’étais sous la douche alors je n’ai pas vraiment tout entendu, mais « court » est tendance. Les vidéos sont de moins en moins longues, 1 à 2 minutes, blogoshère oblige, alors en comparaison mon roman de 61 pages est sans fin.
J’ai décidé, pour faire plaisir à ce journaliste que j’aime beaucoup, de faire franchement court. Un roman « veni, vidi, vici « , une novella haïku par exemple. Il faut que je raccourcisse également mes textes. Que j’élague la totalité de mon blog. Que je fasse plus petit que petit.
Jacques André va faire des économies de papier.

« Tous les espoirs sont permis à l’homme, même celui de disparaître. » (Jean Rostand)

De retour du Salon du livre de Lyon, je m’aperçois que je suis légèrement cabossée, même plus que ça. Je ne mets pas le nez dehors, même pas pour voir les animaux, ce qui n’est pas bon signe, mais pas envie de faire plaisir à la Chèvre qui est toujours d’aussi bonne humeur depuis qu’elle sait que je me suis offert ce raccourci un peu douloureux.
Cet enfermement pousse à l’introspection et je me revois à Lyon, mes trois livres étalés devant moi. À gauche, frétillant et sûre d’elle « Au Secours Mrs Dalloway » 258 pages. Au milieu, vert comme l’espérance « Journal Désespéré d’un Écrivain Raté », 77 (petites) pages. À droite, chétif mais combatif, « Et le bébé était cuit à point » 61 (toujours petites) pages. Comment, en deux ans, suis-je passée de 258 pages à seulement 61 ? Ou sont passées les 197 pages manquantes ? Existe-t-il un roman quelque part que j’ai écrit sans m’en rendre compte ? Ou suis-je sur une pente savonneuse qui me conduit vers une sorte de néant littéraire, où le tôme numéro quatre sera quasiment invisible ?
Et moi avec ?

Horreur aux Iles Feroé

Les photos se passent de tout commentaire.

 

Le Salon du livre de Lyon (enfin)

Finalement l’arnica a fait merveille, et je n’ai pas eu besoin de déranger les instances divines. Je ne dirais pas que j’étais au mieux de ma forme, mais les trois journées ont été formidables. Peu de photos malheureusement, le berger toujours en état de semi-choc expliquant urbi et orbi que j’étais une miraculée a, un peu, manqué à ses devoirs.
D’abord une photo pour « le chemin du bonheur » pour montrer son chat qui m’a accompagnée pendant les trois jours. L’éditeur est un peu flou, moi aussi. Pour moi c’est peut-être aussi bien, pour Jacques André c’est dommage. Mais, Joëlle, ton chat était magnifique et a eu beaucoup de succès.
La deuxième photo est pour maijo et ses deux petits princes. C’était un immense plaisir de la rencontrer, de lui donner un vrai visage, de sortir du virtuel pour rejoindre cette femme dynamique le temps, toujours trop court, d’une discussion par-dessus des livres.
Sinon, que dire de ce Salon, mon troisième rendez-vous lyonnais ? C’était très différent des deux autres. Toujours les mêmes rencontres passionnantes avec auteurs, éditeurs, libraires et lecteurs, mais cette fois-ci, des retrouvailles. Des lecteurs de l’année dernière qui revenaient pour la suite, et cela, pour un écrivain, est vraiment magique.
"Et Le bébé était cuit à point"» s’est bien comporté, «Le journal désespéré d'un écrivain raté» a le moral au beau fixe, et « Au secours Mrs Dalloway » a été très sollicitée. Ils ne se sont pas disputés, ont été très aimables avec les autres participants et très polis avec Jacques André.
Quelques nouveautés chez notre éditeur préféré.
Dans la collection « En attendant le bus » : « Ma Puce » de Jean-François Dupont et « Chambre 442 » de Diane Peylin.
« Lilla » de Jean-Pierre Chiron (un policier)
Dans la nouvelle collection « les Irradiés »,  « Les Confessions de Satan » de Marc Séfaris, et "Comment je me suis fais la nouvelle star de l'année dernière" de Nathalie Dyskiewics.
Pour les enfants le merveilleux « Astiqueur de flaques d’eau » d’Anne Kovalevsky et Gaël Dod. Et, last but not least, l’incontournable, « Le fond des Mers Effraie » de l’unique Roger Achache qui a passé deux jours à peindre ses poissons fantastiques pour le plus grand bonheur de tous.
De retour dans la Drôme, Mélodie a quitté les ânes pour retrouver la chèvre qui sourit toujours. Le berger lui a raconté ma chute. Elle ne sourit plus. Elle rit.

PS Je suis vraiment désolée de paraître plusieurs fois dans les mises à jours ...

Une chute très peu littéraire

Un petit filet de lumière a réussi à s’immiscer dans le noir enveloppant d’un sommeil sans rêves. J’ouvre un œil, puis deux, me lève et pars à la recherche de l’ampoule qui fâche. Notre maison n’est pas jeune, elle possède coins et recoins mais je finis pas localiser le félon, et retourne me coucher, sans allumer, pour ne pas réveiller le berger. En tâtonnant je retrouve la marche, les portes, un placard, quelques livres, une chaise, je m’approche du petit couloir qui mène à notre chambre que j’emprunte, assez contente de ma négociation nocturne. Mais je n’ai jamais eu un sens de l’orientation très développé et me retrouve, non pas dans notre chambre, mais en bas de l’escalier de pierre dans un tas assez immonde.
La première question qui s’impose : l’ai-je bien descendu ? Honnêtement je le crois (Nath ). Élégamment même avec un mouvement tournant pour repartir symétriquement bleus et ecchymoses. J’ai dû crier car cette fois le berger est réveillé. Il allume, je le vois en haut de l’escalier et me dit qu’il va descendre pour faire un état des lieux, mais, curieusement il disparaît. Je me lève, je bouge, (lili si tu lis cette note, j’ai bien fais les exercices que tu recommandes en cas de pépin,) et je remonte. Difficilement. En haut je me retrouve nez à nez avec le berger à qui je reproche son manque d’empressement. « Lorsque j’ai t’ai vue en bas et que tu bougeais, je me disais que je hallucinais, qu’après une chute pareille tu devrais être morte, alors je te cherchais
ailleurs ! » Je me suis souvenue de Laura Ashley qui avait succombé à une chute semblable et me sens encore plus mal. « C’est un miracle ! crie le berger qui n’est pas croyant, et semble en état de choc, « un miracle ! » continue-t-il, manifestement pas dans son assiette. Je ferme les yeux de peur de me retrouver confronter à la Vierge, car c’est elle qui se déplace en pareille circonstance. Une intervention divine créerait une sorte de ménage à trois que je n’aurais vraiment pas la force de gérer. Le berger se reprend et part à la recherche de l’arnica, pendant que j’explore mon corps meurtri où je trouve la raison pour laquelle les poules ne pondent plus : tous les œufs sont sur ma tête. J’ai trois énormes bosses qui me donnent l’air d’un satyre.
Dans sept heures je pars au Salon du Livre à Lyon. Je tiens ni debout, ni assise, ni couchée. Je suis une loque humaine.
L’intervention divine sera mon dernier recours.

SALON DU LIVRE DE LYON (TER)

A LUNDI

SALON DU LIVRE DE LYON (BIS)

   

« Tu pars encore ? » a dit Mélodie, « Je n’aime pas rester toute seule avec elle », et gesticule discrètement en direction de la chèvre. « Depuis l’élection d’Obama elle est devenue gentille et cela m’inquiète ! » Je lui explique que Lyon est important pour moi, que je vais rencontrer des quantités d’auteurs, que c’est stimulant, qu’il faut, de temps en temps quitter (à regret) sa campagne, pour revenir toute neuve. Elle n’a pas l’air convaincu. « Tu peux me mettre en face avec les ânes, jusqu’à dimanche soir. S’il te plaît ? » Je vais négocier sa présence avec les deux rescapés du travail obligatoire.
La chèvre  sourit. Mélodie n’est pas la seule à être inquiète.

QUANTUM OF SOLACE

QUANTUM OF SOLACE

Il est impossible d’être Anglaise et ne pas aimer James Bond. Lorsque le héros d’Ian Flemming est interprété par Daniel Craig, le meilleur James Bond ever, (sorry Sean Connery), c’est tout de même un petit bonheur. Mais j’étais inquiète. On avait parlé d’un Bond noir (je n’ai jamais remarqué qu’il était autrement), moralement torturé, obsédé par la vengeance, avec des états d’âme, et comble des combles, qui ne couche pas avec son alter ego féminin. Dire que j’ai eu peur.
C’est avec un énorme soulagement que j’ai vu que Bond : tue, torture, abîme, court (beaucoup et surtout sur les toits à l’instar de Jason Bourne), casse des voitures, saute d’un avion sans parachute, (j’ai fermé les yeux) couche (quand même), se fait cabosser, mais si esthétiquement, garde  son sens d’humour, boit des martinis (6 ou7), change de pays fréquemment, finit par vaincre tout le monde et sauver (bien entendu) l’humanité. En somme, un « service normal. »
Impossible de passer sous silence Judi Dench, formidable « M », dont le visage est un hymne à la vie et un encouragement pour toutes celles qui redoute la chirurgie esthétique.
Un seul reproche, plutôt technique : lorsque le palio de Sienne est mis en alternance avec une chasse à l’homme, c’est peut-être un peu agaçant, mais supportable. Utiliser cette technique d’alternance plusieurs fois dans le même film est regrettable et n’apporte rien.
Mais pour les beaux yeux de Daniel Craig, la silhouette gracile d’Olga Kurylenko, et le personnage sinistre de Mathieu Amalric, ne boudez pas votre plaisir.

SALON DU LIVRE À LYON 7, 8, et 9 Novembre, PLACE BELLECOUR

À partir de vendredi je retourne à Lyon pour le Salon du Livre. Cette année, c'était
service minimum avec simplement Nyons en mai, car  j’avais vraiment trop de travail.

Mais Lyon, où nous avons vécu si longtemps, est incontournable. En plus, retrouver la grande ville pour quelques jours, me réconforte dans l’idée que nous avons très bien fait de la quitter !

Si jamais j’ai quelques lecteurs dans la région lyonnaise, venez me voir, je serais trop heureuse de vous rencontrer.

ELECTIONS AMÉRICAINES SUITE

Si vous avez eu le temps de lire les commentaires ces temps-ci,  vous saurez qu’il y a un animal de plus dans notre ménagerie dont je ne vous ai peu parlé. Il s’agit de Jimmy l’Écureuil. Cet animal que je qualifierais « d’anar-délinquant » vit en marge de notre macro-société, et ne se mélange aucunement avec les autres habitants.  Il se contente de manger nos noix et noisettes ou de les enterrer, de préférence sous mes fleurs et mes plantes préférées, ce qui les arrange moyennement. Nous n’avons jamais eu besoin de lui, chacun vivant tranquillement sa vie, mais avec le vote McCain /Obama à 50/50 je me suis senti dans l’obligation de rechercher son concours.
J’ai guetté son passage un long moment, une noix à la main, et, finalement, il a bien voulu m’honorer de sa présence. Les écureuils sont des animaux très intelligents, mais extrêmement imbus d’eux-mêmes et j’ai pris une vaste quantité de précautions avant d’aborder le sujet de mes préoccupations. Lorsque j’ai, enfin, prononcé le mot « élections », son visage s’est tordu en un rictus amer, et il est parti  d’un grand éclat de rire : « Tu en as mis le temps, la prochaine fois, arrête de me poser des questions idiotes et de me faire des compliments insipides, va directement au but. Je n’ai pas que ça à faire. » Tout en me parlant il faisait  tourner la noix entre ses petites pattes à une vitesse  qui me donnait le vertige. Je fermai les yeux un instant pour reprendre mes esprits, et attaquai, cette fois-ci, directement. Il écoutait, une expression de dégoût sur son petit visage pincé.
« En aucun cas je ne me prêterais à votre petit jeu ridicule. Je suis président des anarchistes des champs, nous sommes contre votre soi-disant démocratie, et pour l’explosion de la société au propre et au figuré ! » Je craignais une réaction négative, mais ne m’attendais certainement pas à une telle agression de la part d’un petit animal pour lequel le berger va jusqu’à acheter des noix hors saison. Le reste de sa conversation ne peut être rapportée ici, car il a utilisé des mots que la bienséance réprouve, et dont je ne suis pas absolument sûre d’avoir compris le sens.
Il est parti comme une flèche, sa queue balayant l’air d’un mépris souverain.
Avec notre anarchiste de poche, la guerre est déclarée.
Pour le résultat des élections, il faudra attendre demain matin.