Demain je pars à Saoû avec Wolfgang sous le bras pour rencontrer les neufs comédiens, leur metteur en scène et le président du festival. Généralement je suis d’une prudence de Sioux et ne m’avance jamais sur le net, sans être sûre de mon fait. Mais cette fois-ci je me suis plantée. Après ma note jubilatoire, ( Saoû chante Mozart) après l’angoisse, les nuits blanches,( je me répète je le sais,) j’avais l’impression d’avoir passé un cap, d’être arrivée quelque part, d’avoir tourné une page, pas forcément blanche. Mais les choses ne sont jamais simples en écriture et pendant la transhumance du berger j’ai reçu un appel du metteur en scène pour me dire qu’il y avait neuf comédiens dans la troupe, qu’il n’y avait que six rôles intéressants et qu’il fallait en rajouter, impérativement, trois. Je suis restée sans voix. (Pour ceux qui me connaissent il s’agit là d’un exploit.) J’ai tenté d’expliquer que la pièce était équilibrée telle quelle, que neuf comédiens sur scène pour une pièce de 45 minutes, il fallait s’appeler Shakespeare pour assumer cela, je n’étais pas convaincante. Rendez-vous était donc pris pour demain, et moi, renvoyée à ma copie.
Alors j’ai pesé le pourquoi et le comment, tournant cette histoire dans tous les sens et finalement j’ai écrit un prologue qui peut se décliner à trois voix, sorte de chœur, pas antique du tout, mais qui ferait une entrée en matière acceptable. J’attends demain avec une certaine appréhension.
La journée aurait dû être morose, l’incertitude étant mon pire ennemi, mais une note de Wrath est tombée à point nommé pour transformer ma morosité naissante en sérénité réjouissante.
Thank you Wrath
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