MARY DOLLINGER

Et 2008 fut.

Happy New Year to you all !
Merci pour votre présence, vos commentaires, vos billets.
J’ai aimé 2008 et ne vois pas pourquoi je n’aimerai pas 2009 également. Elle s’annonce à peine grise, mais en cherchant bien on doit pouvoir trouver de quoi sourire et même, peut-être, plus.
« Tu as une mine de coma dépassé » a dit la chèvre qui aime le bonheur de ses proches. J’ai suggéré de lui confier la garde de numéro 3,4, et 5 qui sont en résidence depuis le 21.  Je n’ai pas entendu sa réponse, oblitérée par le bruit de sa fuite à l’infini. Les trois autres chèvres m’ont remerciée, leur bonheur de se retrouver sans ce raminagrobis caprin est touchant.
Elles ont l’intention de réveillonner avec les oies qui apprécient de se trouver à table plutôt que « sur ».
3,4,et 5 ont réclamé « La Mélodie du Bonheur ». Mon abnégation est sans fin en ce jour ultime.
Cela me changera de « Madagascar 2 ».
Je ne sais pas si j’aurai la force de vous en parler après avoir subi Julie Andrews courant dans les alpages chantant à tue tête, un sourire inoxydable agrafé sur son visage, maquillage laissé au vestiaire.
En plus je vais pleurer ce qui risque d’être gênant car numéro 3 a fait main basse sur les kleenex.
Je sècherai mes larmes sur les feuilles écrites à la gloire de Mozart. 
Ainsi la pièce aurait au moins servi à quelque chose.

Marc Levy, ou « Et si c’était vrai », personnellement, je n’y crois pas.

Cher Marc,

Vous ne vous offusquerez pas, j’en suis sûre, de cette familiarité, tout à fait habituelle dans le monde sélect de l’édition. (voir « Journal Désespéré d’un Écrivain Raté », page 53.) En plus, j’ai lu l’oméga et l’alpha, (dans cet ordre) de votre œuvre, ce qui me donne certains privilèges .
« L’oméga » a déjà eu droit à son billet. Je ne voudrais pas que « l’alpha » ressente une quelconque jalousie, alors ces lignes sont pour lui.
Tout d’abord, cher Marc, j’ai le plaisir de vous annoncer que pour l’idée maîtresse vous vous retrouvez avec une note de 10/10. J’aime cette situation d’un coma dépassé-dédoublé, ce fantastique éthéré m’est familier (voir « Et le bébé était cuit à point », pages 41, 61.) Je m’abstiendrai de commenter les invraisemblances médicales, mais la prochaine fois il faudrait réellement revoir vos sources, et ne pas envisager de faire subir un lavement baryté et une coloscopie au même patient.
En ce qui concerne l’exploitation de cette idée intéressante, je passe sous silence la note accordée, car la saison est censée être festive et les auteurs à succès sont bien connus pour leur grande susceptibilité. (voir « Au Secours Mrs Dalloway » pages 20,21,41,189,190.) Cette fin d’année s’annonce déjà assez lugubre sans besoin d’en rajouter.
Je note, curieusement, l’écart important entre vos tirages et les miens. Je vous demanderai, donc, de faire passer cette lettre à votre attaché de presse dont l’intervention, en ma faveur, ne pourrait qu’être bénéfique.

Sincerely yours

Mary.

P.S. Vous remarquerez la subtilité habile avec laquelle je fais discrètement ma propre publicité tout en faisant semblant de parler de votre livre à vous.

P.P.S. Je vous ai manqué en octobre à Hanoi où vous n’aviez pas bonne mine, en novembre à Montréal, et également en décembre à Moscou, d’où la nécessité de cette lettre.

P.P.P.S. Je suis désolée de constater un début de calvitie. Ceci explique, peut-être votre mine défaite ?

"Two Lovers"

Ceux qui me connaissent bien risquent d’être étonnés car j’ai adoré ce film. Peu importe ce que vous allez lire dans la suite de cette note, il faut vraiment garder en tête l’idée que ce film m’a plu.
Après le très (peu) shakespearien « La Nuit Nous Appartient » hélas, James Gray était loin d’être une valeur sûre pour moi et j’avoue avoir hésité. Mais ce film, à la fin totalement prévisible, jusqu’au dernier geste du héros, est formidablement joué par tous les acteurs, avec mention très spéciale pour Joaquin Phoenix. (La scène au restaurant où il attend Gwyneth Paltrow et son amant, une merveille.) En plus, j’aime les films prévisibles. J’aime que l’on m’épargne l’angoisse de savoir qui va épouser qui, qui va vivre heureux et avoir beaucoup d’enfants et qui va pouvoir jeter les pilules qu’il ingurgitait, parfois, pour ses problèmes bipolaires.
Le tout débute dans le silence le plus total. La plupart du temps je trouve la musique trop envahissante, et cette paix inhabituelle m’a ravie. C’est seulement lorsque les sous-titres ont commencé à défiler dans un silence de plus en plus silencieux, que  j’ai réalisé que l’effet était involontaire. (Dépitée j’ai écrit de suite à James Gray pour lui faire part de mes conseils sur l’utilisation ou non d’un fond sonore. J’ai mis un coupon de réponse international et une enveloppe avec mon adresse. J’attends sa réponse avec confiance.) Autre fait intéressant, Joaquin Phoenix n’est pas grand alors que Gwyneth Paltrow est immense. Autrefois, Alan Lad, héros romantique de la préhistorique cinématographique, qui était également petit, montait sur une marche/cageot/tronc d’arbre avant d’embrasser l’héroïne. Ici nous assumons nos différences et Gwyneth Paltrow se penche, à peine condescendante, pour embrasser (et pire) Joaquin Phoenix qui ne semble pas lui en vouloir plus que ça. Elle est également plus grande que son amant, mais lui a l’âge d’être son père et est immensément riche, alors la différence de taille se dissout dans l’argent.
Un petit bémol : Isabella Rossellini. Vous allez avoir du mal à la reconnaître bien qu’elle soit formidable en mère juive qui fait son possible pour ne pas étouffer son fils.
Deuxième bémol : le berger a pris la brune Vinessa Shaw pour Gwyneth Paltrow. La vie à la campagne a beaucoup d’avantages, mais ne pas reconnaître la blonde de référence m’inquiète un peu.
Troisième bémol : le film devait s’appeler « Two Mistresses ». Autrefois une femme avait un « lover » et l’homme une «  mistress ». Je suppose que le côté « unisexe » est tendance, et de toute façon « T. M. » est imprononçable.
Pour conclure,  Joaquin Phoenix est beaucoup plus à l’aise avec une blonde et une brune qu’avec Eva Mendes. Mais je ne lui dirai pas.

"Journal Désespéré d'un Écrivain Raté" à Montpellier.

Lorsque le « Journal Désespéré d’un Écrivain Raté » est né, c’était un enfant très facile, pas comme son petit bébé de frère qui me donne plutôt du fil à retordre. Seule chose étrange, il ne voulait jamais s’éloigner du téléphone. Lorsque je lui demandais s’il attendait un appel, il me répondait, avec un sourire mystérieux : « C’est inévitable. » Comme le téléphone sonnait souvent, et que ce n’était jamais pour lui, il a fini par prendre un air triste, puis boudeur, puis carrément méchant. « Il n’est pas normal, » a-t-il déclaré un matin, le visage dur, les lèvres pincées,« je suis la personnification de la littérature du dix-neuvième siècle, et l’Éducation Nationale m’ignore ! » À sa naissance je n’avais pas compris que cet enfant avait un sur-moi puissant et j’avais beau lui expliquer que l’Éducation Nationale avait d’autres chats à fouetter, que les élèves étaient dans la rue, et le ministre aux abois, il persistait dans sa folle quête de reconnaissance.
Et puis un jour… un jour le téléphone a sonné. Et c’était lui qu’on demandait. Lui qu’on invitait. Lui enfin reconnu d’utilité littéraire. Et nous sommes partis, tous ensemble en direction de Montpellier au « Studio M. »
« Studio M. » comme son nom n’indique pas, est un établissement qui enseigne les arts appliqués et le professeur de Français qui l’invitait une ravissante jeune femme dénommée Laurence. « Elle a des cheveux de feu, » murmura le 'journal' plus désespéré du tout, « et son regard a le reflet d’un lac en hiver lorsque le vent froisse la surface de l’eau. » Je l’ai secoué un peu, car il entrait en transe, mais je dois avouer qu’il n’avait pas tort et ses étudiants ont bien de la chance d’avoir un professeur pareil. Comme il attendait ce moment depuis plus d’un an, il s’est repris pour se prêter de bonne grâce au jeu de questions et de réponses. Et il faut dire que les étudiants étaient formidables. Futurs graphistes, maquettistes, photographes, dessinateurs, fondus des arts appliqués sous toutes ses formes, leurs questions étaient pertinentes, intelligentes, leur gentillesse et leur enthousiasme enrichissants.
« Je peux retourner demain, » questionna le petit livre, à peine froissé d’être passé entre tant de mains, et un peu essoufflé d’avoir parlé si longtemps.
Bien entendu, une deuxième visite n’était pas prévue. Le voyant si triste, j’ai décidé de lui offrir un téléphone portable.

critiques du livre:Coup de coeur de Géraldine        La vie Lyonnaise

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MARC LEVY ou, il y a sûrement une très bonne raison pour " Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites."

Cet été une amie m’a laissé, comme souvenir de son séjour, le dernier livre de Marc Levy. Il faut bien admettre qu’en littérature je suis affreusement snob et bien que n’ayant absolument rien lu de cet auteur au succès phénoménal, il m’arrivait de le dénigrer, sans preuves et avec la plus mauvaise foi. Mais quelqu’un qui a vendu plus de quinze millions de livres, qui est traduit dans 41 langues, qui est accueilli de part le monde comme une rock star, qui était un entrepreneur à succès avant de devenir le block buster numéro un de l’édition française, mérite que l’on s’y arrête. Cet écrivain, à la tête sympathique, qui a le bon goût d’habiter à Londres, avait sûrement maintes choses à m’apprendre. J’ai donc attaqué ce pavé, (écrit gros) de 425 pages et 5 lignes.
À la page 84 j’ai fermé le livre. Définitivement.
Page 41 « Julia dressa rapidement deux couverts sur la table en bois ; elle y déposa une assiette de fromages, déboucha une bouteille, inséra un disque de Count Basie dans le lecteur de CD et fit signe à Stanley de venir s’asseoir en face d’elle. Stanley regarda l’étiquette du cabernet et émit un sifflement admiratif. »
J’ai choisi ce passage au hasard, mais il est tout fait représentatif de ce qui précède sans trahir ce qui suit. Je ne suis pas sûre d’aimer la leçon distillée par cette prose cartonnée et artificielle. Que cet homme soit le héraut de la littérature française me déprime profondément.
J’ai beau me dire qu’il s’agit de son dernier livre, que peut-être les premiers étaient meilleurs, que le fait de parcourir le monde, de signer des milliers et des milliers de livres le fatigue, le stresse, qu’il a besoin de repos, qu’il n’a plus le temps de se raser, je reste sceptique. Alors j’ai soumis le problème à l’écrivain désespéré qui connaît tout de même ses classiques. Il m’a répondu que lorsque Stendhal écrivait la Chartreuse de Parme il lisait volontiers quelques pages du code civil tous les jours. Je viens de souscrire un abonnement au Journal Officiel au nom de Marc Levy.
J’essaie de rester optimiste

« Burn after reading » ou peut être même avant.

Les frères Cohen se sont fait plaisir, et m’offrent, généreusement, 15% de leur bonheur. (voir note précédente) J’aime que les gens soient heureux, je ne jalouse pas leur bonheur, mais « Burn after reading », une comédie à la distribution époustouflante, fait seulement sourire. Parfois. C’est un joli exercice de style. Tout le monde, joue la subtilité, mention spéciale pour Brad Pitt, Frances McDormand, et le patron de la CIA (dont j’ignore le nom) mais le feu d’artifice est resté au vestiaire.
Récemment, momentanément distraite par les lèvres d’Angelina Jolie, cette fois-ci, il faut incriminer les dents de John Malkowitch. Elles sont nombreuses, d’une blancheur éclatante, toute de la même taille, (déroutant), et semblent prêtes à attaquer à tout moment. Alors qu’il menace verbalement, avec revolver et finalement à l’aide  d’une hache, il suffirait qu’il ouvre la bouche, même pas trop, juste assez pour ingurgiter quelques olives ou un petit morceau de steck, et tout le monde se sauverait en hurlant.  Il aurait fallu, alors, réécrire totalement le scénario, peut-être pas une mauvaise idée, ce qui me permettrait de garder Brad Pitt jusqu’à la fin, quitte à sacrifier Georges Clooney en passant.
Que dire de plus. La Drôme est en alerte orange. Il neige. Malgré les conditions métrologiques épouvantables le berger a voulu s’habiller et faire 8 kilomètres de jogging à l’instar de Georges Clooney. J’espère que la ressemblance s’arrêtera là.

"Il n'y a pas de honte à préférer le bonheur." (Camus)

 Ce matin, je suis d’humeur particulièrement morose. Des notes que j’avais prises il y a quelques mois pour le travail herculéen en cours ont disparu. Sans doute lorsque mon ordinateur ventru et bon vivant a été remplacé pour une sorte de squelettique yaourt à 0° matière grasse. On m’avait dit que j’aurais plus de place, que je pouvais faire marcher une entreprise en plein essor, (c’était avant la crise)  alors que je ne demandais rien d’autre qu’une machine à écrire à peine perfectionnée, et la sauvegarde des données en place.
Confortablement installée, ce nuage épais en point fixe au-dessus de la tête, je laisse de côté mon travail, et le journal du jour, pour chercher de quoi nourrir ma morosité dans « Le Quotidien du Médecin. » Avec tous les morts violents de part et d’autre de la planète, il est parfois délassant de s’inquiéter des morts plus ordinaires, mais non moins définitifs, qui fleurissent dans ce milieu médical élargi.
En première page ma recherche mortifère est distraite par un article intitulé « La Contagion du Bonheur. » Que la médecine s’occupe du bonheur est une bonne nouvelle. Que le bonheur,  « état heureux » dit le Larousse de Poche, puisse être ainsi disséqué et quantifié va à l’encontre même de cet état de félicité insouciante.
L’article débute ainsi : « Avoir un ami heureux augmente de 15 % vos chances de connaître le bonheur. » Si la personne heureuse est l’ami d’un ami le pourcentage tombe à 10%, et pour l’ami de l’ami d’un ami 6 % . Si le bonheur d’un ami proche m’affecte seulement à hauteur de 15 % je conclus que je suis insensible. Quant à l’ami d’un ami, mes chances d’entendre parler de son bonheur sont quasiment nulles, et la troisième hypothèse ne vaut même pas la peine de s’y arrêter. Je suis triste pour les deux savants du Havard  Medical School  et de l’University of California, qui ont gaspillé un temps important, sans parler des fonds publics, tout en prenant le problème à l’envers. Rencontrant un ami (proche) nageant dans le bonheur, je me fais fort de réduire ce bonheur, non pas de 15 %, mais quasiment à 0% en l’enduisant d’une profonde  couche de spleen, dont seule, je détiens le secret.
Je leur écris dans ce sens et vous  tiendrai au courant de leur réponse.

« Et le Bébé était cuit à point » et était aussi « sympa »

Vendredi j’assistais à une réunion. Cela ne m’arrive presque jamais, mais pour une fois, pour faire plaisir, pour faire comme tout le monde, et parce que j’en avais envie, je me trouvais assise avec une vingtaine de personnes en tenue de réunion. Les choses se passaient le plus normalement possible lorsqu’une personne, assise diagonalement en face de moi, (nous étions assis en cercle, pas le cercle harmonieux cher aux Indiens, mais un cercle censé faire jaillir échange et discussion,) sort quelque chose d’un sac, et le brandit entre le pouce et l’index en ma direction. C’était un de mes bébés. « Petit livre sympa, » déclare la personne me laissant sans voix et le bébé pas en état.
Normalement je dégaine rapidement, mais me trouvant à seulement deux kilomètres de chez moi, j’avoue avoir du mal à me défendre si près de la maison. En plus, la personne a voulu me faire plaisir, de cela je suis absolument sûre, alors, je n’ai rien dit, rien du tout, et la réunion a continué à cheminer lentement.
Que ce livre soit petit, impossible à nier. Soixante et une minuscules pages ne peuvent être décrites autrement. Mais « sympa », c’est le mot qui tue. D’ailleurs le bébé n’en est pas encore revenu. Il a pleuré des larmes de rages mouillant le livre jusqu’à la page cinquante-deux et je sollicite l’indulgence de ceux qui se trouvent actuellement en possession d’un livre détrempé.
« Je ne suis pas ‘sympa’ » a-t-il hurlé, la voix déformée par un farouche désespoir, « je suis cruel et cynique, peut-être même traître, mais jamais de la vie ‘sympa’ ! » J’ai  fait de mon mieux pour le consoler, mais il a les angles pointus et la peau tannée comme un cuir qui aurait trop vécu. D’ailleurs il n’avait pas besoin d’être consolé car c’est un bébé extrêmement mature alors je l’ai laissé donner libre cours à sa colère. Une fois calmé il m’a regardé de ses yeux étrangement métalliques : « Je veux qu’on change le quatrième de couverture. Au lieu de mettre simplement ‘sa cuisson reste une affaire bien délicate’, je veux qu’on rajoute ‘car le bébé a des envies de meurtre, et croyez-moi, il en a les
moyens’. » !

Jacques André est averti.

Supermarchés et Wigwam

      Je hais les supermarchés. Je les hais avec une haine que seule peuvent comprendre les gens nés à la campagne et qui y sont retournés. À l’instar de la sagesse Indienne, ma vie est un cercle et je suis revenue au commencement de tout. Mais au lieu d’y planter un wigwam, m’y installer et attendre que la vie passe, il a fallu que je rompe ce cercle magique, que je casse l’harmonie qui y régnait et que je fraye avec la modernité galopante. 
Je ne vais pas vous ennuyer avec une description de ce que tout le monde connaît. Je voudrais juste savoir si je suis la seule à être systématiquement attaquée par les cadies des autres, bousculée par des grand-mères à qui je refuse le respect, troublée par les légumes que l’on doit peser toute seule et qui ont maintenant un chiffre à la place du nom ? La seule dont les codes barre sont illisibles, qui lâche une bouteille d’huile qui explose sur le carrelage, dont la carte de crédit refuse de marcher et qui a laissé ses sacs, car bien entendu, environnement oblige, on ne vous en donne plus, dans le coffre de la voiture ? La seule qui n’arrive pas à retrouver sa voiture dans l’immensité des parkings, et qui après avoir épuisé toutes les allées, la retrouve finalement, pour s’apercevoir qu’elle a égaré ses clefs ?
J’aime à penser que je ne suis pas la seule…
Pour Noël j’ai demandé un wigwam.

"L'Échange" n'est pas celui qu'on pense

Bien tardivement je suis allée voir « L’échange ». Filmé avec élégance et retenue, le formidable Clint Eastwood a réussi un petit chef d’œuvre que, malgré sa longueur, on quitte avec regret. Les acteurs sont tous à la hauteur de ce metteur en scène hors pair, et la musique, également du trop talentueux septuagénaire, est mélancolique et évocatrice à souhait. Donc si vous n’avez pas déjà vu ce film courez-y tout de suite.
Mais… Il ne devrait pas y en avoir, alors je conseille à ceux qui me lisent en ce moment de s’arrêter à la fin de cette phrase…
Tout d’abord le titre en Français  « L’Échange » qui indique clairement une réciprocité : vous donnez un enfant, on vous rend un autre à la place. Ici c’est loin d’être le cas. En revanche le titre en Anglais  "Changeling » indique une "substitution" . Comme personne ne se serait déplacé pour voir un film ainsi intitulé, je retire cette première critique.
Maintenant, la garde-robe d’Angelina Jolie que beaucoup de mères, pas forcément célibataires, auraient été très heureuses de posséder et qui a dû faire sensation dans les transports en commun. Comme elle prenait justement le bus et ne possédait pas de voiture, on va lui permettre de plaider l’économie et donc des circonstances atténuantes. Je retire, de suite, ma deuxième critique.
Mais pour clore, et maintenant je conseille aux gens qui me lisent de fermer les yeux, Angelina Jolie, en plus de sa garde-robe somptueuse, avait un deuxième accessoire qui crevait l’écran, risquant de nous distraire dans les moments les plus poignants : ses lèvres. Peintes en rouge plus vif que vif, l’empêchant parfois de fermer la bouche, ses lèvres, telles deux bouées géantes, occultaient tout sur leur passage.
Je maintiens cette troisième critique.
Je pars, néanmoins, m’acheter un chapeau cloche et un rouge à lèvre écarlate. Rendez-vous chez le plasticien est déjà pris. J’ai précisé que je voulais les lèvres de… On m’a dit qu’il y avait une liste d’attente.